« Face à un poème, je peux faire
deux choses : ou bien j’énonce des faits concernant le poème (la date de
sa composition, sa place dans l’œuvre de l’auteur, de quoi il est
question ; et je peux même, grâce à un discours plus raffiné,
conceptualiser l’esthétique et dire la quintessence de l’effet poétique, etc.),
mais tout cela ne me fait pas comprendre le poème. Ça le réduit à quelque chose
qu’il n’est pas. Ou alors, pour le faire comprendre, il faut s’immerger dans le
poème et ainsi une succession temporelle de petites opérations fait passer
d’une chose à l’autre. Cette mise en succession – réglée par des lois qu’il
faudra faire apparaître – des éléments qui composent le tout correspondant
exactement à cette activité purement temporelle qu’est le déploiement de la
réflexion »
Heinz Wismann, Penser entre les langues,
coll. Bibliothèque Idées, Albin Michel, 2012, p. 41
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Flotoir