10 septembre Comme une biche blessée Le journal. Première page étalée sur le comptoir, la photo d'une femme en blanc nageant dans une mare de sang. "Trois dangereux psychopathes se sont évadés du centre spécialisé, après avoir maîtrisé le veilleur de nuit et sauvagement assassiné la surveillante... Les policiers sont sur les dents, mais d'après des sources sûres, vêtus de l'uniforme de l'hôpital, ils ne tarderont pas à être repérés. Ils se sont sans doute cachés dans les bois, mais à un moment ou à un autre, la faim fait sortir le loup du bois..." Ugo fut prit d'un tremblement qu'il tenta de garder à l'intérieur, commanda trois... Quatre croissants, paya et sortit d'un pas qu'il voulait assuré. Sitôt plongé dans le chemin, il se mit à courir comme un fou qu'il était. A l'approche de la maison ses doutes affreux prirent corps. Des cris horribles fusaient de la masure. Ugo se saisit du tisonnier et grimpa dans la chambre. Max, nu, tentait d'abuser d'Adèle qui saignait du front et râlait comme une biche blessée. Ugo abattit le tisonnier sur la tête à Max si fort qu'elle explosa. Adèle, la robe déchirée, maculée de sang et de cervelle, sa seule robe, était pétrifiée. Sa fichue maturité en avait pris un sale coup. - Il faut se tirer d'ici et vite, Max a tué une infirmière... - Quoi ?... - Pas le temps. Prends le froc à Max et sa chemise... - Mais ils sont dégueulasses... - C'est vrai. Fouille dans le placard je prépare le sac. Des aboiements de chiens. En moins de temps qu'il ne faut à un postier pour coller un timbre, ils étaient dehors, ralentirent le pas en croisant des chasseurs - ouf, les chiens - et coururent sans se retourner jusqu'au plus profond de la forêt. Le soleil était haut et perçait la frondaison lorsqu'ils s'écroulèrent sur la mousse, épuisés. A suivre... demain !
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