Planter le décor, 1er EP de Nilem #Chronique

L'EP s'ouvre sur un titre aux arrangements riches, "Tu me mines". Et ce titre là donne le ton de l'ensemble de l'EP.

Il y a les instruments, nombreux : percus (incluant du body percussion), guitares (mention spéciale aux riffs de guitares électriques, lumineux au possible), basse, clavier,... mais surtout, surtout il y a la voix. J'ai envie d'écrire "les voix" mais il semblerait qu'il n'y en ait qu'une, celle de Clément, qui assure donc aussi bien la voix principale que les choeurs, systématiquement présents sur les morceaux. Et ce sont eux qui participent à donner une identité très particulière à la musique de NiLem.

Le danger, quand les arrangements et les voix sont si travaillés, c'est la sensation d'étouffement. Ici aucun risque, tout semble savamment pesé, savamment pensé et il en résulte des titres d'une parfaite harmonie. La rythmique principale est toujours très marquée mais est réveillée ça et là par des claps, des riffs de guitare, des choeurs toujours agencés de sorte qu'ils soient mis au service de la voix. Il y a du groove dans ce disque là dont émane une irrésistible envie de bouger. 

(au passage voici le teaser vidéo de cet EP, superbe teaser qui sent bon l'humus et a déjà les couleurs de l'automne)

Si la teinte générale parait mélancolique il n'y a pas de noirceur dans ce disque qui irradie plutôt un gris lumineux. Une couleur générale, élégante et discrète qu'on reconnait immédiatement et qu'on a plaisir à suivre d'un titre à l'autre, une vraie "patte" artistique qui est la signature de Nilem, un artiste qu'on imagine perfectionniste.

Pas de lignes droites dans cet EP mais plutôt des courbes graciles qui dessinent un paysage plein de relief et de surprises.Si Clément Simounet s'est occupé de tout ce qui est musique et voix sur ce disque, il ne signe qu'un des textes (La discorde); pour le reste, il a su s'entourer de belles plumes : Yannick Marais (la Maison Tellier), Mathieu Pigné (Radio Sofa), Cae, Céline Righi (qui écrit notamment pour Scotch et Sofa). Qu'il chante ses mots ou ceux des autres, la magie opère à chaque fois.

Si on a pu le voir aux côtés d'autres formations même encore récemment (You and You, Ben Mazué, Kid With No Eyes), on ne peut que se réjouir de ce que Clément ait choisi de tracer sa route en solitaire, en parallèle de ses autres projets, pour donner libre cours à sa propre inspiration car le résultat est là : Ce premier EP de NiLem est une petite pépite d'authenticité et d'émotion qui a la finesse et la délicatesse de la dentelle.

Une dentelle musicale parfaitement ciselée dont on attend impatiemment qu'elle prenne vie sur scène. Une date est annoncée pour bientôt à la Bellevilloise, alors pour suivre ce projet de près et être au courant des éventuels concerts bientôt annoncés c'est ici ou encore là qu'il faut aller.

Avec ces 5 premiers titres, NiLem plante le décor de son projet solo et donne envie d'en voir plus, un autre EP? un album? Une suite en tout cas, que le décor s'anime et que les personnages y foisonnent car cet artiste là semble avoir de belles histoires à nous raconter.

L'EP sort demain (11 septembre) en digital et il serait parfait pour assurer l'habillage sonore de ta rentrée, non? Si!

(Et puis quelle meilleure façon que d'attaquer un lundi? (je voulais écrire pénible lundi mais ce serait un affreux pléonasme alors je m'abstiens))