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Par Sylvie

RENTREE LITTERAIRE 2012

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EDITIONS CHRISTIAN BOURGOIS

L'une des grosses têtes d'affiche de cette rentrée littéraire. Toni Morrison, 81 ans, écrivain noire américaine la plus connue au monde, Prix Nobel de Littérature, nous livre un roman très concis de 150 pages, centré sur l'histoire d'un frère et d'une soeur à l'époque de la guerre de Corée. 

Frank Money, né à Lotus, village perdu de Géorgie,  vient de quitter les rangs de l'armée de Guerre de Corée pour rejoindre Cee, sa soeur malade, qui lui a écrit une lettre de détresse. Mais voyager dans l'Amérique ségrégationniste des années 50 n'est pas simple : alors il va être entraidé par sa communauté noire. On apprend même qu'un guide répertoriait même les lieux où les noirs avaient le droit de résider...

Sur son chemin, on apprendra leurs parcours, leur fuite de Lotus après une enfance très pauvre, sans amour, persécutée par une marâtre acariâtre. Puis c'est le moment du retour au village, bien mouvementé. L'expiation, le pardon, la sérénité...La morale est "Semons notre propre jardin..." après de multiples aventures et fautes. 

Un récit profondément humaniste, centré sur l'entraide et l'amour filial, qui joue involontairement, je pense, sur le jeu de mot "Home" et "Homme" : Morrison nous conte l'histoire d'un retour chez soi, à la maison, comme possibilité de rédemption des erreurs passées. Mais, grâce à ce retour chez soi, le personnage devient un homme, au sens noble du terme ; il est expié de ses péchés et trouve la sérénité, de même pour la soeur. Le récit commence et se termine d'ailleurs par le même genre d'assertion : "Ils se sont dressés comme des hommes" et "Ici se dresse un homme". Ou comment rapprocher l'anglais et le français...

On admire également la construction subtile du roman : le récit fait alterner la voix de l'auteur qui fait corps avec ses personnages, et la voix de Frank Money, qui nous livre ses souvenirs et qui admoneste l'auteur quant à sa capacité à dire la pauvreté, la souffrance et surtout les secrets de ce dernier...Un jeu habile sur la fausse omniscience de l'auteur...

Je m'attendais à une oeuvre beaucoup plus lyrique, plongeant corps et âme dans la souffrance. Au contraire, Morrison choisit la tempérance, la simplicité pour dire finalement le passage à la sérénité après des années d'errance. Une écriture qui semble dire constamment "Calmons nous, arrêtons nous là". Et c'est peut être ce qui m'a déstabilisée à la fermeture du livre. 

Mais en y repensant, on en sort comme détendu, apaisé. Quelque chose que je ne recherche pas forcément en littérature. Une expérience donc très particulière ..



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