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Les « bandits » de l’Escambray, la guerilla oubliée…

Publié le 10 septembre 2012 par Quiricus
Les « bandits » de l’Escambray, la guerilla oubliée…
Après le départ de Battista et la victoire de la révolution castriste le massif de l’Escambray sur les hauteurs de Trinidad haut lieu des faits d’armes de Che Guevara a été le théâtre d’une guerre occultée jusqu’à nos jours par le régime des barbus, qui a tout fait pour la discréditer. En 1960 d’anciens guerilleros de Fidel appuyés par une bonne partie des paysans de la région de Trinidad mécontents de la réforme agraire qui avait abouti à la collectivisation communiste et non à la redistribution des terres furent rejoints par des combattants anticommunistes de tout le pays. Pendant plus de cinq ans ils menèrent une guerrilla contre le regime de Fidel Castro avec 2.000 à 3.000 hommes contre 100.000, armés de vieilles armes américaines obsolètes. 
Le régime castriste victorieux de Battista fit tout pour discréditer cette rébellion, traitant  ces hommes de « bandits » et de contre-révolutionnaires à la solde des USA, alors que c’étaient pour la plupart des hommes ayant participé à la Révolution et déçus par le côté dictatorial du nouveau régime. Pour venir à bout de la rébellion Castro fit appliquer une méthode ayant fait ses preuves entre 1895 et 1898 lors de la deuxième guerre d’indépendance de Cuba, à cette époque les espagnolsappliquèrent « la reconcentration », elle avait pour but de couper les insurgés de leur base paysanne en construisant des villages entiers où la population fut « parquée » , à l’image de la « pacification » menée pendant la guerre d’Algérie. Des populations entières  furent déplacées dans les quatre coins de l’île, notamment dans la région de Pinar el Rio. Les autorités  construisirent des prisons dans la sierra de l’Escambray : « la sierrita », « el condado », « la campana », dans ces prisons il n’y avait pas de procés, pas d’avocat, selon le bon vouloir des gouvernementaux les hommes étaient fusillés ou emprisonnés, les familles n’étaient pas avisées. La torture était pratiquée à grande échelle, l’un de ces centre de tortures se trouvait au lieu dit « Topes de Collantes » où était érigé un grand batiment pour tuberculeux, certaines de ses salles étaient transformées en salles de tortures. Sans aucune aide extérieure, les insurgés furent réduits au silence, les déplacements de population continuèrent jusqu’en 1966, certains insurgés libérés parvinrent à quitter l’île et à temoigner pour faire connaître ces faits, voir sur ce point l’ouvrage de Jacobo Machover : « Cuba mémoires d’un naufrage » aux éditions Buchet-Chastel…

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