Un décollage lent, pour un voyage de toute beauté !
Le Suisse Pierre Wazem (Koma avec Frederik Peeters ou La Fin du monde avec Tom Tirabosco) n’a plus publié de bandes dessinés en solo depuis près de dix ans… et pour cause… il allait mal.
Dans “Mars aller retour” il met en scène son alter ego et revient sur cette période difficile où il fut incapable de créer. De ses problèmes familiaux et financiers à cette menace d’expulsion qui le met finalement au pied du mur, l’auteur n’est pas vraiment tendre avec lui-même. Le récit a cependant un peu de mal à démarrer et à s’extirper du piège de cette banalité qui à souvent tendance à accompagner les récits autobiographiques. L’existence de cet auteur de BD qui se cherche, tout en se mettant en images, n’a rien de particulièrement intéressant et à initialement un peu de mal à accrocher le lecteur.
En intégrant de la rêverie, quelques flash-backs et une touche de science-fiction, l’auteur parvient néanmoins à s’extirper de ce quotidien peu passionnant et lorsqu’il découvre la planète Mars sous le plancher d’une cabane abandonnée, le récit devient même carrément brillant. Ce voyage vers la Planète Rouge qui accompagne son élan créatif est de toute beauté et d’une justesse incroyable… et si le décollage fut long à venir, le voyage vaut finalement absolument le détour.