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William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

Publié le 12 septembre 2012 par Devantures

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié
William «Bill» Thornton BLUE
(31 janvier 1902 à Cap Girardeau, Missouri - avril 1968*, Trenton, New Jersey)
Clarinette et saxophone alto
dans l'orchestre des Missourians puis dans celui de Cab Calloway jusqu'en janvier 1931

Écoutez bien les enregistrements de Cab Calloway du tout début des années 1930... Si votre oreille est subjuguée par un son de clarinette sautillant, acrobatique et remarquablement créatif, vous êtes en train d'apprécier l'un des grands oubliés de l'histoire du jazz : William Thornton BLUE. C'est Christian Bonnet - dont l'oreille est particulièrement exigeante - qui m'a fait découvrir tout le talent de ce clarinettiste et saxophoniste alto dont les solos donnent un relief unique aux premières galettes callowayennes... The Hi de Ho Blog va vous raconter l'histoire quasi-méconnue de celui qui se surnommait "The reputed Blue".

Une jeunesse à St Louis

Quand on a un père professeur de musique et chef d'orchestre du Pythian Brass Band de Saint Louis, Missouri, on a forcément une certaine inclinaison pour les instruments. Il semblerait que William Blue (exact homonyme de son paternel) ait été initié très tôt à la clarinette. 

Le père de Thornton dirigeait également le Harmony Band en compagnie de James H. Harris, le père d'Arville Harris, futur sax chez Cab ! Autre croisement intéressant : au tout début des années 20, Adolphus 'Doc' Cheatham, qui vient d'avoir une révélation en écoutant Louis Armstrong, décide d'abandonner le saxophone pour la trompette. Il vend donc à Thornton Blue son Melody-C pour quelques dollars. Mais quand Doc Cheatham reviendra en 1re trompette chez Cab, Blue sera déjà parti...

Dès 1920, William Blue junior est remarqué dans l'orchestre de PG Lowery. Il y croise déjà la route du trompettiste R.Q. Dickerson (qu'il retrouvera dans plusieurs orchestres jusqu'à celui de Cab Calloway), Charles Creath, Willy Bunk Johnson, Earl Granstaff, Alvin Zoo Robertson, Harvey Lankford et Horace Eubanks. Il faut dire que Lowery avait acquis la réputation de former les musiciens avec exigence et obtenir le meilleur d'eux.

En 1921, Thornton Blue est dans un trio qui fait un malheur dans un des cabarets de St-Louis, en compagnie du pianiste George Reynolds (qui avait joué des années plus tôt avec Jelly Roll Morton quand ce dernier chantait) et de Lawrence Madison (qui avait été dans l'orchestre du père de Thornton) à la batterie.


Blue Devils, Chas Creath, Dewey Jackson, Cotton Club Oorchestra...

En 1923, à l'âge de 21 ans, il rejoint une autre troupe itinérante, celle du comédien de blackface, Billy King's Road show, dont l'orchestre est plus connu sous le nom des Blue Devils. Dans ses rangs, on compte tout de même à différentes époques Walter Page, Hot Lips Page, Eddie Durham. Son histoire est racontée à travers le documentaire "The Last of The Blue Devils".

William Thornton Blue rejoint ensuite les Wilson Robinson’s Bostonians, qui seront connus un peu plus tard sous les noms d'Andrew Preer's orchestra, du Cotton Club orchestra puis des Missourians ! Nous vous avons déjà raconté les péripéties de l'orchestre à travers la vie du pianiste Earres Prince.

Blue ne reste que peu de temps avec cette première version des futurs Missourians. Il y reviendra dans quelques années, nous le verrons.

En attendant, il s'installe pour quelque temps à Saint Louis pour travailler avec le trompettiste Charlie CREATH avec qui il enregistre. Sur les titres de 1924 avec les Jazz-O-Maniacs de Creath, certains comparent ses solos avec ceux du grand Johnny Dodds ! Il n'y qu'à écouter Pleasure Mad pour se laisser convaincre !

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

Dewey Jackson

Il rejoint Dewey JACKSON entre 1924 et 1927 et part momentanément avec lui à La Nouvelle-Orléans (fin 1925). C'est sans doute à ce moment-là qu'il travaille avec Fate MARABLE sur le bateau à vapeur "St Paul". Sont égalemernt à bord messieurs Henry Red Allen, Shirley Clay, Charlie Creath, Albert Snaer et Sammy Long.

Les 3 titres enregistrés en 1926 avec Dewey Jackson (She's Crying For Me, Capitol Blues et Going to Town) permettent chacun d'entendre un puissant solo de Thornton Blue (avec une nette préférence pour ma part pour Capitol Blues). Jackson lance même un "Blue !" sur Capitol Blues pour annoncer son clarinettiste !

Après Dewey Jackson, Thornton Blue rejoint durablement le Cotton Club orchestra, alors dirigé par Andy Preer. D'ailleurs même Dewey Jackson semble être parti avec Thornton tenter sa chance avec le Cotton Club orchestra durant l'hiver 1926... La session du 3 février 1927 permet d'entendre un beau travail de section des anches sur "I've Found a New Baby".

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

L'orchestre de Noble Sissle aux Ambassadeurs.

William Thornton Blue est le 3e en partant de la droite. Sidney Bechet est à droite

Tournée en France avec Noble Sissle

Mais c'est le 17 septembre 1928 que Blue connaît sa première heure de gloire : l'Argus de Saint Louis, journal afro-américain, annonce le départ de "Thornton Blue et de son orchestre" pour l'Europe. En réalité, il s'agit d'aller jouer en France avec Noble SISSLE qui après un immense succès au café "Les Ambassadeurs" a décroché un contrat à Biarritz pour tout le mois de septembre, avant de partir pour l'Angleterre à l'automne. C'est John Ricks qui a assemblé les musiciens et obtenu leurs passeports en quelques jours : Dave Richard (cornet), Otto Hardwick (alto sax et ex-ellingtonien). William Blue y est mentionné comme sax ténor... Du coup, le groupe voyage même en première sur le S.S. Rochambeau ! A Paris, ont déjà été recrutés sur place Johnny Dunn et Sidney Bechet.

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

William Thornton Blue (au sax ténor...), Sidney Bechet et Otto Hardwick
dans l'orchestre de Noble Sissle à Paris en 1928, aux Ambassadeurs.
Photo : collection Frank Driggs

Avec Sissle, Thornton Blue passe l'automne sur la côte atlantique française puis rentre aux USA retrouver l'orchestre qui s'appelle désormais The Missourians. Je n'ai pas à l'heure actuelle la date précise à laquelle Blue les a rejoints.

Les Missourians, vedettes du Savoy Ballroom

En compagnie des Missourians qui tiennent le haut de l'affiche au Savoy Ballroom de Harlem où ils sont l'orchestre vedette, il va bientôt faire la connaissance du trublion Cab Calloway qui va arriver à la tête des Alabamians pour un duel historique (nous vous en avons déjà parlé maintes fois).

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Les Missourians en 1929. Will Thornton Blue est le 2e à partir de la droite.

Avec les Missourians, il participe aux trois sessions d'enregistrements du groupe :

  • Le 3 juin 1929 à New York pour 4 titres, dont Market Street Stomp où on peut l'entendre en particulier.
  • Le 1er août 1929 pour 4 titres.
  • Le 17 février 1930 pour 4 titres dont Two Hundred Squabble et Prohibition Blues. Certains supposent que Cab Calloway était déjà présent à cette dernière séance...

Mais Blue change, part et revient n'étant pas singulièrement attaché aux Missourians malgré les nombreux compères de pupitres aux origines communes. On le retrouve en très bonne compagnie :

  • Le 1er février 1930, avec Louis Armstrong et Luis Russell et son orchestre où il remplace le fameux Albert Nicholas pour deux titres.
  • Le 18 février 1930, avec Henry Red Allen et son orchestre pour 4 titres et ses solos sur You Might Get Better But You'll Never Get Well, Everybody Shout (en particulier) et Dancing Dave sont parfaitement dans le style du groupe où il ne fait que des remplacements épisodiques.

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

Quelques mesures avec Cab Calloway et puis s'en va.

Sous l'ère de Cab Calloway, les Missourians vont vite devenir l'un des orchestres les plus en vogue à New York. Ils enchaînent les engagements dans les théâtre de Manhattan, Harlem et de la côte Est. Et, alors que l'industrie du disque est en crise comme le reste de la nation, le groupe - qui se nomme désormais "Cab Calloway and his orchestra" va entrer en studio quatre fois en 5 mois entre juillet et décembre 1930.

Vont alors être gravées parmi les plus délirantes pistes de l'année dont Happy Feet et Nobody's Sweetheart qui figurent au palmarès de Will Thornton Blue.

La géniale et indispensable édition Masters Of Jazz a décortiqué tous les titres dans le volume 2 consacré à Cab et a su distinguer les solos de chacun. Que ses heureux possesseurs plongent à nouveau dans le livret pour confronter leur avis aux oreilles affutées de ses experts (dont Christian Bonnet, Philippe Beaudoin et consort).

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

Sans doute l'une des dernières apparitions de Thornton Blue
(le 3e sax en partant de la gauche)
au sein des Missourians, le 29 janvier 1931 :
le 4 février 1931, l'orchestre intègre le Cotton Club.

D'après Alyn SHIPTON, William Thornton Blue est le premier à quitter l'orchestre quand Cab s'installe au Cotton Club en février 1931. Est-ce un départ volontaire ? ou bien fait-il partie de la première purge que Calloway effectue parmi les anciens Missourians pour asseoir son autorité ? C'est en tout cas vraiment dommage car la clarinette de Thornton Blue répondait parfaitement à la folie vocale et aux excentricités du chanteur. 

Et savez-vous qui remplace Blue chez Cab ? Son copain d'enfance, Arville "Bunky" Harris dont on a parlé au tout début de cet article ! Il est déjà présent à la session du 17 février 1931.

On retrouve la trace de Thornton BLUE dans l'orchestre de Dave NELSON (le neveu de King OLIVER) sans doute à partir de la mi-1931. A ses côtés, le jeune banjoiste Danny BARKER qui rejoindra l'orchestre de Cab Calloway quelques années plus tard.

William Thornton BLUE : le clarinettiste créatif et oublié

L'orchestre de Dave NELSON (Thornton Blue est le 4e à partir de la droite)
Photo : collection Frank Driggs


Des troubles mentaux jusqu'à sa mort

Comme l'indique judicieusement Alyn Shipton, on le retrouve dans les discographies avec Cab Calloway en 1935 ; en réalité, il avait disparu des radars et cette erreur passée dans une des premières discographies de Cab a été répétée jusqu'alors.

Il faut dire que rapidement, la santé de Thornton Blue semble être chancelante. Au milieu des années 30, il se retrouve dans l'hôpital psychiatrique de Trenton (New Jersey) où il passera le reste de son existence. Certains parlent d'un décès en 1968, d'autres en 1948, d'autres encore en 1938. La plus ancienne me semble la plus probable, malheureusement pour Thornton Blue qui finira quasiment aussi vite dans les oubliettes de l'histoire du jazz, si ce n'est pour les oreilles affutées et bienveillantes de quelques connaisseurs avertis.

William Thornton BLUE est enterré à St Louis, sa ville natale et celle de ses amis, dans le Missouri.


Influences et réputation parmi les jazzmen

Dans son autobiographie, le batteur Harry Dial explique que les discussions allaient bon train à St Louis pour savoir qui de Sidney COSTELLO, Jerome PASQUALL ou Thornton Blue était le meilleur. Il estime d'ailleurs qu'Andrew Brown ou Walter Foots Thomas étaient tous deux d'un niveau inférieur à cette époque.

Tout de même, pensons que déjà à l'époque où il jouait sur les bateaux, ses compagnons de pupitres l'estimaient beaucoup. Gene SEDRIC a apparemment toujours considéré Thornton BLUE comme une influence majeure sur son jeu.
Même son de cloche chez le saxophoniste Benny WATERS qui expliqua un jour à Marc Richard qu'outre Earl Bostic qu'il considérait comme le roi des jam sessions, Bill Blue était l'un des "grands tueurs" dans son genre !

Le trompettiste ellingtonnien Rex STEWART estime que Blue possédait un inimitable "buzz style" et qu'à l'époque où Barney BIGARD intégra l'orchestre du Duke, Blue faisait partie des clarinettistes incontournables. Seulement, à Harlem, personne n'avait entendu parlé de ce chicagoan. Stewart raconte qu'un soir un des types du Cotton Club se rendit au Rhythm Club (l'endroit où tous les musiciens se donnaient rendez-vous pour trouver du boulot ou faire le boeuf) et annonça que, définitivement, l'orchestre d'Ellington était le meilleur. Il énuméra les pupitres (à cette époque, peu de musiciens avaient entendu les ellingtonniens en personne puisqu'ils ne jouaient qu'au Cotton Club, interdit au Noirs) sans soulever d'enthousiasme mais quand il passa à Bigard, aucun ne le connaissait à l'exception d'un autre gars de Chicago. C'est William Thornton Blue qui lança le défi en convoquant Bigard le lendemain au Rhythm Club. 24 heures plus tard, la salle était bondée. Blue fit des merveilles ce soir-là... jusqu'à ce que ce soit le tour de Bigard. Blue rempaqueta vite sa clarinette et fut contraint d'avouer sa défaite et de payer une tournée générale au bar d'à côté !

Certains ont cru entendre une influence de Thornton Blue sur le jeune Benny GOODMAN, notamment son growl dans "Somebody's Sweetheart" de 1931. Rex Stewart dans son autobiographie rappelle d'ailleurs qu'un soir Thornton Blue avait taillé en pièce le jeune Benny Goodman lors d'une jam session sur "Sweet Georgia Brown". De la même manière, Thornton Blue était parti la clarinette entre les jambes lorsques Buster BAILEY lui avait tenu la dragée (et la note) haute en tenant la note pendant 4 minutes sur Tiger Rag avant d'enchaîner dans le même souffle 15 chorus ! C'était sans doute pour se venger de la fois ou Thornton Blue avait mis à mal d'un coup Bailey et Omer SIMEON (anecdote racontée par Whitney Balliett dans "American Musicians II").

Le chef d'orchestre et clarinettiste Marc RICHARD est l'un des grands fans de Thornton Blue, découvert via une réédition des Missourians dans les Trésors du Jazz de Panassié. On peut d'ailleurs saluer le fait qu'il soit le premier à avoir écrit une notice le concernant dans le Dictionnaire du Jazz. Seul le Who's Who of Jazz de Chilton l'avait fait auparavant. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si l'un des premiers orchestres dans lequel il joua s'appelait les "Jazz O'Maniacs", du même nom que la formation de Chas Creath.

Grâce aux quelques enregistrements préservés, nous pouvons apprécier sa grande maîtrise de l'instrument et sa manière de jouer, très excentrique et décomplexée, débridée, avec une attaque très forte et des coups de langues particulièrement marqués. Citons Marc Richard : "Un des plus grands solistes de la fin des années 20. A la clarinette comme au sax alto, son style, très original, combine swing, virtuosité débordante de verve et phrasé exubérant." William Thornton Blue était un clarinettiste d'une grande inventivité. Réécoutons-le pour nous en convaincre ! 


Quelques titres à écouter :

Market Street Stomp (Missourians)
200 Squabble (Missourians)
Prohibition Blues (Missourians)
Happy Feet (avec Cab Calloway)Nobody’s Sweetheart (avec Cab Calloway)


Tentative de discographie de William Thornton BLUE :
3 novembre 1925, St Louis, MO
Chas CREATH
Chas Creath (tp) Sonny Lee (tb) Horace Eubanks, William Thornton Blue (cl,as) William Rollins (ts) Cranston Hamilton (p) Pete Patterson (bj) Zutty Singleton (d) Lonnie Johnson (vcl-1,g,vln-1)
  • 9426-A, Market Street stomp, Okeh 8280
  • 9427-A, Won't don't blues (1), Okeh 8280
  • 9428-A, Way down in Lover's Lane, Okeh 8257
  • 9429-A, Grandpa's spell (sic), Okeh 8257

21 juin 1926, St Louis, MO
Dewey JACKSON's Peacock Orchestra

Dewey Jackson (c, ldr) Albert Snaer (t) William Luper (tb) William Thornton Blue (cl, as) Cliff Cochran (ss, as) Willie Humphrey (cl, ts) Burroughs Lovingood (p) Pete Robinson (bj) Pops Foster (b) Floyd Campbell (d, voc)
  • E-3415, She's Cryin' For Me, Voc 1040
  • E-3417, Capitol Blues, Voc 1040
  • E-3419, Going To Town, Voc 1039

3 février 1927, New York, NY
Andy PREER and The Cotton Club Orchestra
R.Q. Dickerson, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler (tb) George Scott, William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (cl, ts) Earres Prince (p) Charley Stamps (bj), Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Andy Preer (dir)

2 mai 1927, St Louis, MO
Charles CREATH's Jazz-O-Maniacs
Charles Creath, Dewey Jackson (tp) Albert Wynn (tb) William Thornton Blue, Horace Eubanks (cl, as) William Rollins (ts) Burroughs Lovinghood (p) Pete Patterson (bj) prob. Cecil White (tu) prob. Zutty Singleton or Floyd Campbell (d)
  • 60823-B, Butter finger blues, Okeh 8477
  • 80824-A, Crazy quilt, Okeh 8477

3 juin 1929, New York, NY
The MISSOURIANS
R.Q. Dickerson, Lamar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler (tb) William Thornton Blue, George Scott (cl, as) Andrew Brown (ts, cl) Earres Prince (p) Morris White or Charlie Stamps (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d), Lockwood Lewis (vcl)
  • 53802-2, Market Street stomp, Vic V38067
  • 53803-1, Ozark mountain blues
  • 53803-2, Ozark mountain blues, Vic V38071
  • 53804-1, You'll cry for me, but I'll be gone
  • 53804-2, You'll cry for me, but I'll be gone, Vic V38071
  • 53805-1, Missouri moan, Vic V38067
  • 53805-2, Missouri moan

1er août 1929, New York, NY
The MISSOURIANS

R.Q. Dickerson, Lamar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler (tb) William Thornton Blue, George Scott (cl, as) Andrew Brown (ts, cl) Earres Prince (p) Morris White ou Charlie Stamps (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d), Lockwood Lewis (vcl)
  • 53971-2, I've got someone, Vic V38103
  • 53972-2, "400" hop, Vic V38034
  • 53973-2, Vine Street drag
  • 53973-3, Vine Street drag, Vic V38103
  • 53974-2, Scotty blues, Vic V38084

1er février 1930, New York, NY
Louis ARMSTRONG & Luis RUSSELL and his Orchestra
Louis Armstrong (t, v), Otis Johnson, Henry Red Allen (t) J.C. Higginbotham (tb) William Thornton Blue (cl, as) Charlie Holmes (as, cl, ss) Teddy Hill (ts) Luis Russell (p, ld, arr) Will Johnson (g) Pops Foster (b) Paul Barbarin (d, vib)
  • 403714-B, Bessie Couldn't Help It
  • 403715-B, Blue Turning Grey Over You

17 février 1930, New York, NY
The MISSOURIANS

R.Q. Dickerson, Lamar Wright (tp) EB DePriest Wheeler (tb) William Thornton Blue, Walter Thomas (ts, bar, as) Andrew Brown (ts, cl) Earres Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d), Lockwood Lewis (vcl)
  • 59173-1, Two hundred squabble
  • 59173-2, Two hundred squabble, Vic V38145
  • 59174-2, Swingin' dem cats, Vic V38145
  • 59175-1, Stoppin' the traffic Vic V38120
  • 59175-2, Stoppin' the traffic
  • 59176-1, Prohibition blues
  • 59176-2 Prohibition blues Vic V38120,

18 février 1930, New York, NY
Henry ALLEN & his New York Orchestra
Otis Johnson (t on 58583 only) Red Allen (t, ld) J.C.Higginbotham (tb) William Thornton Blue, Charlie Holmes (cl, as) Teddy Hill (cl, ts) Luis Russell (p, arr) Will Johnson (g, bj, v) Pops Foster (b) Paul Barbarin (d)
  • 58581-2, Sugar Hill Function, Vi V-38140
  • 58582-2, You Might Get Better, But You'll Never Get Well, Vi V-38140
  • 58583-2, Everybody Shout, Vi V-38121
  • 58584-2, Dancing Dave, Vi V-38121

24 juillet 1930, New York, NY
Cab CALLOWAY and his Orchestra

R.Q. Dickerson, Wendell Culley, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler (tb) William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (as, cl, b-cl) Walter "Foots" Thomas (ts, as, bar) Earres
Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Cab Calloway (vcl)

  • E-33353-A, Gotta darn good reason now (for bein' good), Br 4936
  • E-33353-B, Gotta darn good reason now (for bein' good)
  • E-33354-A-B,  I'll be a friend with pleasure, (unissued)
  • E-33355-A, St. Louis blues, Br 4936

14 octobre 1930, New York, NY
Cab CALLOWAY and his Orchestra

R.Q. Dickerson, Wendell Culley, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler, Harry White (tb) William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (as,bar) Walter "Foots" Thomas (ts,cl,bar) Earres Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Cab Calloway (vcl)

  • 10134-1, Sweet Jennie Lee, Ban 0847
  • 10134-3, Sweet Jennie Lee
  • 10135-2, Happy feet, Ban 0835

12 novembre 1930, New York, NY
Cab CALLOWAY and his Orchestra

R.Q. Dickerson, Wendell Culley, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler, Harry White (tb) William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (as,bar) Walter "Foots" Thomas (ts,cl,bar) Earres Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Cab Calloway (vcl)

  • 10245-2, Yaller, Per 15412
  • 10246-1, The viper's drag, Per 15412

17 décembre 1930, New York, NY
Cab CALLOWAY and his Orchestra

R.Q. Dickerson, Wendell Culley, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler, Harry White (tb) William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (as,bar) Walter "Foots" Thomas (ts,cl,bar) Earres Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Cab Calloway (vcl)

  • 10330, I got rhythm (unissued)

23 décembre 1930, New York, NY
Cab CALLOWAY and his Orchestra

R.Q. Dickerson, Wendell Culley, Lammar Wright (tp) E.B. DePriest Wheeler, Harry White (tb) William Thornton Blue (cl, as) Andrew Brown (as,bar) Walter "Foots" Thomas (ts,cl,bar) Earres Prince (p) Morris White (bj) Jimmy Smith (tu) Leroy Maxey (d) Cab Calloway (vcl)

  • E-35878-A, Is that religion?, Br 6021
  • E-35879-A, Is that religion?, Maritt 24
  • E-35880-A, Some of these days, Br 6021
  • E-35881-A, Nobody's sweetheart, Br 6105
  • E-35882-A, St. James infirmary (cc vcl), Br 6105

Sources pour la discographie : BRUYNINCKX Discography, Franz HOFFMANN (spécialiste de Red Allen), Kurt MOHR (dans Chronological Series Classics 516), site Blues World (Dewey Jackson), livret du LP Collectors Item 006 (Andy Preer), Alyn SHIPTON (Hi De Ho, The Life of Cab Calloway)


Sources :

  • Who's Who of Jazz, John Chilton
  • Dictionnaire du Jazz, article de Marc Richard sur Blue
  • City of Gabriels: The History of Jazz in St. Louis, 1895-1973, par Dennis Owsley
  • The Swing Era, Gunther Schuller
  • One O'Clcok Jump, The unforgettable history of the Oklahoma City Blue Devils, par Douglas Henry Daniels, Beacon Press
  • Black Beauty, White Heat, Frank Driggs
  • All This Jazz About Jazz, Harry Dial
  • Blog "Rhythm of the Day"
  • Site Swing FM Asso
  • The New York Age, 15 septembre 1928
  • Site Jazz Age Club
  • Ragged But Right: Black Traveling Shows, Coon Songs and the Dark Pathway, par Lynn Abbott et Doug Seroff
  • Ride, Red, Ride: The Life of Henry Red Allen, par John Chilton
  • Hi De Ho, The Life of Cab Calloway, Alyn Shipton
  • American Musicians II, Whitney Balliett
  • Boy Meets Horn, Rex Stewart
  • Jazz on the River, William Howland Kennedy
  • On and Off the Bandstand, Arthur Bradley
  • The Duke Ellington Reader, Mark Tucker
  • That Got 'Em, Mark Berresford

Merci à Marc RICHARD pour son aide et ses conseils

*Selon les sources : 1938, 1948 voire 1968... Bref, un léger problème pour recopier les dates d'un auteur à l'autre ! Voir la fin de notre article.



12-09-2012 | Envoyer | Déposer un commentaire | Lu 192 fois | Public
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