Saigner du nez ou moucher du sang. Un faucon suspendu, immobile. Vous aimez
beaucoup l’eau, vous en mettez partout, encore une fois vous arrosez
l’escalier, l’embarcation coule, les paliers de bois, les flaques sur le
parquet, l’eau décourageante, ne soyez pas troublé, ce n’est que de l’eau qui
fuit d’une colonne, mais c’est toujours plutôt de votre côté, votre tuyau,
proportionnel à votre plaisir de voir l’eau circuler, la circulation, l’eau et
la Sèche, si vous avez du mal à distinguer les lignes, une terre mouillée, des
taches sur la page d’humidité, avec le bois vous obtiendrez plus de fumée que
de chaleur, il suffit de changer une lettre, une nappe d’eau dans la bouche,
vous n’avalez pas votre salive, alors impossible de parler, si vous remuez les
lèvres vous allez moucher de l’eau, essayez de comprendre, une production
exceptionnelle, un torrent dans la bouche, penchez-vous plus près ou des lignes
plus marquées, vous suivez les lignes, vous faites attention à d’aussi petites
choses sottes. Je lis que Rousseau Jean-Jacques recommande la lecture de Buffon
« la meilleure plume de son siècle » je ne peux pas le croire, le
siècle de Réaumur, de S. Simon, vous êtes très disposé à trouver mauvais ce que
les autres trouvent excellent, ce que nous avons de meilleur, c’est le rôle du
plombier écrivain, vous voyez bien qu’il faut faire quelque chose, les lettres
déformées à cause de la difficulté de lire ce qu’il est en train de ranger sur
la ligne, dans le casier, sur le rayon, un pied d’aveugle, un pied marchant, soulève
le pied, l’autre pied, le troisième pied.
épisodes précédents : 1
(avec présentation du feuilleton), 2,
3, 4,
5, 6,
7,
prochain épisode vendredi 14 septembre 2012
Poezibao rappelle que les éditions Les
Petits Matins ont publié il y a quelques mois 478 Jours naturels (16,25€) et en
2010 un premier ensemble extrait des cahiers de Bernard Collin, Vingt-deux lignes cahier 100
(12€)