Magazine Cinéma

Sylak Open Air 2012 – 3e journée

Par Darkstein

Ah que oui ! Un festival métal en région lyonnaise, j’applaudis et pas qu’un peu. C’est ainsi qu’en bonne compagnie j’atteignis Saint Maurice de Gourdans pour profiter de quelques décibels épars. Surtout que l’accent est mis sur les groupes de France et de Navarre qui ne sont malheureusement pas suffisamment soutenu par les maisons de production, j’entends Sony et consorts qui se désolent de la baisse des ventes (mais si on mise tout sur Justin Bieber en même temps…)

Messaline, groupe de rock tout frais moulu accompagnera nos sandwiches improvisés, nous n’aurons donc pu profiter de leur prestation scénique mais seulement du son aux teintes psychédéliques sympathiques pour un set clos sur une reprise du Nougayork de qui l’on sait.

The Wimps ne laissera pas indifférent non plus avec leur rock rauque et rythmé (mieux, pour du rock).

On démarrera les hostilités avec Hangover Subject, qualifié par Sylak de rock sudiste, mais “hard rockin’ blues” leur convient mieux tant il est vrai que leur approche musicale est plus près d’AC/DC (à la sauce texane) que de ZZ Top (avec des tatouages). Guitare slide, harmonica, chanteur à la présence indéniable, (qui se rince le gosier avec “du thé glacé” (mouais… dans une bouteille de Jack Daniels ?)) avec des p*** de grattes quand même ! On regrettera simplement une certaine linéarité, homogénéité dans les morceaux présentés. Mais le talent est là !

On en change pas une équipe qui gagne et Oil Carter adaptera à sa sauce ce métal / hard rock aux accents poussiéreux et qui fleure bon le cuir des santiags. Le look global est assez éloigné du type propret, et malgré quelques problèmes techniques et une chaleur estivale éprouvante, ils donneront le meilleur d’eux-même et nous les en remercions !

Changement de registre avec les bas de front de 314 Project qui aux dires de mes comparses d’audition se la jouent trop Pantera. Un Power/Thrash donc assez barbu, avec deux hurleurs qui feraient bien de se mettre au hip-hop pour se détendre. Pas ma tasse de thé, on ne leur enlèvera pas cependant leur qualité de prestation et leur générosité (balançant leur 5 titres dans la foule).

Demented nous laissera froid avec son death metal barré (mais bon avec les bouchons, on perd quelques subtilités hein !), mais au final une distance trop établie avec le public et une prestation assez statique (bon, Cannibal Corpse et Nile ne dansent pas non plus sur scène, hein, mais bon, quoi). A écouter en album pour profiter de la technicité du groupe, sans doute.

La grande surprise viendra de Blazing War Machine, groupe issu de deux olibrius de Dagoba et officiant dans un black metal proche de l’indus, au look travaillé et à l’approche scénique indéniable. Ca fourmille de petites trouvailles, tout simplement énorme. Mettre la main sur l’album, et pas qu’un peu. Aidons la scène française !

L’air de rien il commence à faire faim, mais on devra d’abord se prendre une bonne tranche de Blockheads, groupe de grindcore pur et dur, c’est à dire 20 morceaux de 2 minutes pour le set (enfin j’exagère à peine). Heureusement le vocaliste aura la politesse de signifier l’album et le titre du morceau car pour une oreille non avertie, tout ça c’est blanc bonnet et bonnet blanc hein… Donc, ça dépote, ça envoie, ça fracasse et ça laisse sur les rotules. Et puis il y a papa Napalm à l’arrière scène qui écoute hein, alors il faut montrer ce qu’on sait faire !

Le CDG du festival sera à l’encontre de Destinity, surtout de son brailleur de service aka Mike, au discours assez inapproprié je trouve (“ouais ceux qui nous aiment pas on les enc***”, bof) Après, musicalement, on avait pu goûter lors d’un festival métal il y a… pfiou… au Transbordeur à Lyon (en première première partie avant les claques qu’ont été Root, Behemoth, Moonspell (enfin, déçu du côté kitsch) et Napalm Death (déjà). Rien de changé, un death/thrash de bonne facture.

Mais bon comme dirait l’autre, “on n’est pas là pour beurrer les sandwiches” alors le temps de s’enfiler un plat de pâtes et voilà Eths qui débarque et la candide Candice au micro qui peut en un microdième de seconde passer du chant de fillette au feulement tenu à faire froid dans le dos. J’en ai eu les frissons pendant un bout de temps, que ce soit sur Détruis-moi, Samantha, Bulimiarexia ou Adonaï. Brrr. Enorme prestation de ce que j’ose qualifier de néo métal faute de mieux, gachée par deux trois grincheux bien imbibés qui hurlaient “groupe de droite !” Totalement inutile.

Et voici nos papys de Napalm Death, toujours aussi énervés, (Barney sûrement contre son coiffeur, c’est quoi cette coupe de douille ?), après 30 ans de bons et loyaux services, pas près de s’arrêter (à l’écoute du petit dernier, Utilitarian, chroniqué dans les prochains jours), et qui jouent encore plus vite leurs morceaux en live que sur album (si, c’est possible). Ca donne un set énorme, le chanteur s’excusant de se focaliser sur le nouvel album (bon, après, avec une quinzaine d’albums, dur de faire une sélection exhaustive), ce qu’on lui pardonnera à l’écoute de The Wolf I feed, Everyday pox ou Analysis Paralysis efficaces en diable. Ne seront point oubliés Suffer, Scum, Suffer the children et mes préférés Breed To Breathe et When all is said and done, et tant d’autres encore, véhiculant une énergie positive, et, de gauche, bien sûr.

Au final, on sortira épuisé mais heureux de ce marathon sonore, avec les tympans qui vibrent et la gorge enrouée. C’est qu’on n’est plus tout jeune non plus hein !



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