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Nocturnes rouges, T3 : Tonnerre Pourpre - Emmanuel Nhieu

Par Belzaran

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Titre : Nocturnes Rouges, T3 : Tonnerre Pourpre
Scénariste : Emmanuel Nhieu
Dessinateur : Emmanuel Nhieu
Parution : Octobre 2004


« Tonnerre pourpre » est le troisième tome de « Nocturnes rouges ». Cette série est née il y a une dizaine d’années. J’avais trouvé son premier album intitulé « Sang noir » plutôt sympathique et divertissant. Je m’étais pris d’affection pour les personnages et n’ai eu aucun à me persuader de suivre les différentes parutions de cette saga. Ma critique d’aujourd’hui porte donc sur le troisième opus de cette histoire qui en possède sept à l’heure actuelle. Il est édité chez Soleil dans un format classique. Vendu pour environ quatorze euros, cet ouvrage se compose d’une grosse quarantaine de pages. Nhieu se charge toujours à la fois du scénario et des dessins qui m’a d’ailleurs fait le plaisir de me dédicacer ce bouquin. Les couleurs ont été confiées à Denis Dufourg. La couverture nous présente les deux héroïnes en pleine bataille. La jeune May a son révolver, la jolie Delores à son épée et leur ennemi semble venir du ciel. Il ne reste plus qu’à se plonger dans la lecture pour en savoir davantage…

La quatrième de couverture nous présente le résumé suivant : « Depuis la nuit des temps, une poignée d’êtres humains se dresse face à ce fléau. La petite May n’a pas choisi sa destinée. Comme le veut la tradition, elle sera une chasseuse de vampires. Chaperonnées par l’imposant oncle Granite et par la farouche Dolores. May se lance sur les traces des pires créatures du royaume. Mais les choses se compliquent lorsque les plus hautes sphères du pouvoir se gangrènent… »

Le premier tome nous présentait les personnages à travers une course contre la montre dans une chasse aux vampires. Le rythme était soutenu. On se laissait prendre par l’action. Les personnages étaient drôles et touchants. Bref, l’univers était agréable à défaut d’être novateur. Dans l’album suivant, l’intrigue prenait de la hauteur et une dimension plus politique. Nos amis se voyaient confié une mission de grande importance. Il devait capturer l’âme d’un des pires vampires. Notre lecture se concluait par l’incantation de Marco qui menait à bien la mission. Mais il se trouvait alors inanimé, souffrant de l’intensité de son effort. L’auteur arrivait donc à construire une trame cohérente. Dans un premier temps, on nous présente les protagonistes. Dans un second temps, on rentre dans le vif du sujet. Il restait donc à savoir si « Tonnerre pourpre » allait poursuivre cette élévation. 

L’histoire explore une nouvelle thématique avec l’immersion dans une espèce de coup d’état. Nos héros ont été manipulés par les hautes sphères dont l’unique but est de prendre le pouvoir en étant prêt à toutes les concessions. On assiste donc à une lutte déséquilibrée entre un petit groupe de gentils contre une armée de méchants. Le combat est déséquilibré et offre une issue apparemment compliquée. L’aspect irrémédiable de la défaite est bien construit par le scénariste. On sent une vraie montée une puissance se construire au fur et à mesure que nos espoirs tendent à disparaitre. L’atmosphère générée par ce combat apparemment perdu d’avance est très réussie et prenante. Elle est d’autant plus intense que notre empathie à l’égard des personnages est forte. Cela fait que la conclusion de l’album nous laisse dans un état d’attente assez intense. La réussite est belle sur ce plan-là. 

Cette atmosphère pré-apocalyptique est bien construite par les dessins. Les personnages possèdent des traits des proches de ceux nés de la plume des mangaka. Même si je ne suis un adepte de ce genre-là, je trouve dans cet album mon compte. Cela s’explique par la taille plus importante des cases par rapport à celles qu’on trouve dans les mangas. De plus, les décors occupent une vraie place contrairement à dans beaucoup d’œuvres du genre. Nhieu prend donc la touche « manga » pour ses personnages. On retrouve le style dans le dynamisme du dessin et de l’action. Néanmoins, il reste globalement fidèle au franco-belge dans le soin apporté aux décors qui participent indispensablement au plaisir de notre immersion sur Gadës. Le travail des couleurs est splendide est donne une dimension assez unique à cette série. Le violet, le gris et l’orange ont une place de choix dans les différentes planches qui composent cet ouvrage.

En conclusion, cet album est plutôt réussi. Même si l’histoire avance finalement relativement peu, on se laisse prendre par les événements. On suit du début à la fin nos héros dans ce qui parait être une descente aux enfers. On se doute que « Tonnerre pourpre » marque la transition entre le précédent opus et un dénouement qu’on appréhende tragique et qui pourrait apparaitre dans le quatrième album intitulé « Une seconde chance ». Il ne reste donc qu’à s’y plonger pour en savoir plus. Mais cela est une autre histoire… 

par Eric the Tiger

Note : 13/20


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