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Aznavour au salon du Livre de Ré (2/2)

Publié le 16 septembre 2012 par Sheumas

 

   Ils ont été nombreux à chanter l’ile de Ré. « Dans l’ile de Ré, ma belle adorée, je t’emmènerai... ». C’est pourtant la première fois que l’interprète de « Trousse chemise » vient sur les lieux de la chanson ou plutôt « à proximité ». Le désormais mythique site de Trousse chemise est en effet éloigné du Bois-Plage. « Le petit bois de Trousse chemise » et sa « plage déserte (!) » se trouve tout au bout de l’ile, du côté des Portes et du phare des Baleines que chante aussi l’ami Nougaro. Quant à « Merde à Vauban », c’est de l’autre côté, vers Saint-Martin, « sur l’ile de Ré, j’mange du pain blanc... », n’est-ce pas Léo ? Mais ces deux là, Ferré et Nougaro, il faut même pas y compter... « Bagnard, le temps qui tant s’allonge, dans l’ile de Ré »...

   « Je fuirai laissant là mon passé sans aucun remords sans bagages et le cœur libéré en chantant très fort »... Aznavour, lui, ne chante pas ce matin... « Hier encore... »

   Derrière ses lunettes noires et secondé d’un auxiliaire qui lui répète le nom de la dédicace, il soulève la plume d’une étrange mouette que « le temps a dévasté ». La mer est-elle grise ? L’est-il aussi ? Pas de plage déserte, de robe légère, de verre de vin renversé ni de vrai muscadet...

   Mais dans le désordre et le piétinement, au fil de la longue queue et sous le nez des autres écrivains définitivement délaissés (« il pleut sur la plage des mortes saisons »), les paroles des chansons d’Aznavour frémissent, font bouger puis rouler le sable... Dans l’enceinte de la plage et de la mémoire, des airs reviennent, des scènes se colorent, brillent en même temps que la marée... « Non, je n’ai rien oublié... dans le petit bois de Trousse chemise, on fait des bêtises souviens-toi nous deux ! »


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