Je croyais quoi, moi ? Que ces ours-là pouvaient pondre à foison le même disque génial que "Veckatimest", album de l'année 2009, élu à l'unanimité de moi-même. Faut pas pousser quand même. C'est l'éternelle rengaine : comment ne pas décevoir après avoir tellement plu ? On s'imagine bêtement qu'on sera aussi émoustillé à chaque nouvelle livraison musicale du groupe et puis, à peine passée la première écoute, le désenchantement pointe déjà le bout de son nez. Où est la magie ? Où sont les mélodies et les voix qui faisaient hérisser les poils ? Il faut alors un certain temps pour redevenir raisonnable et faire comme si on n'en attendait rien. "Half Gate" séduit pourtant tout de suite. Les titres annonciateurs de l'album, déjà entendus il y a quelques semaines sur la toile, "Sleeping Ute" et "Yet Again" sont excellents aussi. Bref, au bout du compte, ce n'est pas si vilain, loin s'en faut.
Mais quelque chose est cassé, comme un jouet que l'on aurait confisqué à un enfant. Comme un Noël qui n'aurait pas apporté son lot de cadeaux et surprises espérés. Bizarre de retomber ainsi en enfance à propos d'une musique si adulte. Il fallait sans doute cela pour pouvoir ensuite ré-apprécier à sa juste valeur leur futur disque. Déception, oui, pas une raison suffisante pour déjà vendre la peau de ces ours au folk encore très bien léché.