La Thaïlande est complexe, fascinante et plus obscure qu’il n’y paraît. Des images, des clichés, il s’en compte par millier. De longues plages de sable blanc qui résonnent aux sons de la Full Moon Party, des Lady boys aux prostituées, le pays du sourire a cette fâcheuse particularité d’attirer le farang (“étrangers d’ascendance européenne”) en quête d’un ailleurs. Mais c’est bien une toute autre Thaïlande qui mérite d’être connue avant qu’elle ne soit totalement transformée par cet afflux. Brute et sauvage, c’est celle-ci qu’il est nécessaire d’approcher avant qu’il ne soit trop tard. Mais parler intelligemment de ce pays sans se perdre dans un discours naïf de voyageur, sans emprunter de raccourcis : la tâche est ardue.
L’évoquer par les images, la tâche peut être plus simple. Par la mer ou la terre, le cocktail en est plus que savoureux : bord de mer idyllique, formations karstiques qui émergent de baies caressées par le soleil, fonds marins exceptionnels, gentillesse et enthousiasme des Thaïlandais à toute épreuve, nourriture à en faire pâlir la France. On ne revient pas de la Thaïlande indemne. On en est enchanté. Tout est facile. L’exotisme sans tourment nous fait tourner la tête. La douceur thaï nous fait détester l’Europe. Quel est l’Occidental qui ne s’est jamais entendu dire, “je suis tombé amoureux de ce pays” ! Mais une semaine ne suffit pas forcément à connaître les coulisses de ce royaume. Musulmans et bouddhistes font entendre leur voix au sud du pays. Les attentats grondent à Bangkok. Le pays est subtil. Les Lady boys croisent le regard voilé des femmes musulmanes. Et la peur d’un nouveau tsunami plane au dessus des têtes.
Et voilà, que je me perds moi aussi dans un dédale de clichés. Mais ma première impression me poussera quoi qu’il en soit, moi aussi à y revenir, pour comprendre, un tant soi peu, les ressorts plus réalistes de ce petit coin de paradis. En attendant, en voici un aperçu. Sa-wat-dii kha Paradise !