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Rubin Steiner Is Playing At My House

Publié le 19 septembre 2012 par Euphonies @euphoniesleblog

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Rubin Steiner - Discipline in Anarchy

Mon cher Fred. Oui, permets moi cette familiarité, depuis le temps que je te connais et que je t’écoute attentivement, je crois qu’on peut se dispenser des politesses d’usage. Ce soir j’écris cet article pour sincèrement te remercier. Nous sommes au mois de septembre et l’année musicale nous a apporté depuis neuf mois son lot de découvertes, de surprises, de réjouissances, de déceptions aussi. Nous avons sautillé sur Django Django, découvert que le rock avait encore à dire avec BRNS ou Breton, et pris récemment une claque salutaire avec Matthew Dear ou Grizzly Bear. Et toi, voilà que tu réactives la machine Rubin Steiner. Un nouvel album, Discipline in Anarchy. Juste le mois des grosses baffes sonores dans la gueule. Comme si tu avais senti que septembre était en 2012 the place to be pour les artistes qui comptent. Alors je veux te remercier d’avoir pensé à nous, terriens. Peut-être que tu ne te rends pas compte. Mais tu viens de redonner espoir à un bon paquet d’orphelins.  

En 2011, nous avons appris que la bande de James Murphy avait fait le tour de leur concept Soundsystem en trois albums. Respect pour l’intégrité, tristesse pour la vie. Qui allait désormais conjuguer mélodies, énergie rock, explorations électro-soniques ? Qui pourrait prétendre à cette liberté qui marie groove et nostalgie des harmonies Nintendo ? Qui serait capable de proposer encore un album fait de morceaux non formatés, où la jouissance émerge d’une lente imprégnation d’un beat sadique, d’une déconstruction savamment orchestrée, d’une musique qui prend son temps pour t’éjaculer dans les oreilles tout ce qu’elle a de sensuellement bouleversée, de liesse programmée ?

Il fallait faire l’inventaire des forces en présence. Et chez nous français, beaucoup se bousculent au portillon. Il était temps de rappeler alors par cet article qu’il existe un tourangeau qui travaille depuis des années pour le bonheur de nos tympans. Et qui ne fait pas semblant. Pour te dire la vérité Fred,  je t’ai vraiment découvert il y a huit ans avec ce chef d’œuvre qu’est Drum Major. Moi qui pensais alors que seuls les anglo-saxons savaient mélanger les influences rock / hip-hop / funk / jazz et j’en passe (une petite pensée pour The Herbaliser) j’ai découvert qu’un frenchy était capable de mettre tout le monde d’accord par une œuvre audacieuse, brillante et surtout de portée internationale : je ne serais pas étonné qu’encore aujourd’hui à New York, on danse dans des rades précieux sur Your life is like a Tony Conrad Concert

Ce mois-ci sort Discipline in Anarchy, ta nouvelle sorcellerie, celle d'un maître de cérémonie fascinant. Il est donc temps que l’on réévalue l’œuvre complète de Rubin Steiner. Quand un stratège talentueux comme Wax Tailor nous ressert ce mois-ci la même recette d’un savoir faire qui s’essoufle, prenons le temps de mesurer l’importance de ta permanente volonté de  réinvention dans le paysage musical français : ton Discipline in Anarchy en huit titres est une œuvre ambitieuse, puissante, hypnotique, (écoutez Dexter, Try this one ou Noise Beats pour vous en convaincre, tiens d’ailleurs les Chemical parfois ne sont pas loin…) oeuvre qui ravira tous ceux qui se donneront la peine de s’abandonner à tes compositions étirées, malaxées, sur le fil, pour notre plus grande ivresse. Rubin Steiner vient de sortir un des albums de l’année. C’est dit. Et ça valait la peine d’être écrit.

Pour rappel, Your life is like a Tony Conrad concert sur Drum Major :

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Et le lien pour écouter en intégralité Discipline in Anarchy sur le site de Platinum Records c'est là. Il sera temps alors de commander l'édition limitée (Vinyle + 45 trs + Cd + Sérigraphie) pour la modique somme de 22 €.


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