La Faune de la Vallée de Barèges en 1907

Ursus arctos

Assez répandu autrefois, il ne fait guère plus parler de lui maintenant. Si de temps en temps, quelque individu apparaît, il nous est venu du versant espagnol, où il se trouve encore. Les individus des Pyrénées constituent la variété Ursus pyrenaica, un peu plus petite que le type. Dans la vallée, le dernier spécimen de ce fauve a été tué au bois de Saint-Savin, à l’entrée de la vallée D’Ossoue, en 1877, par H. Vergez, maître d’hôtel à Gavarnie.

Lynx

Encore une espèce qui a totalement disparu, un des derniers spécimens a été pris à Gèdre-dessus en 1874, au traquenard ; il venait, dans une grange, étrangler les agneaux. Il était autrefois, la terreur des bergers dont les troupeaux avoisinaient son repaire ; il ne craignait pas chaque fois, d’égorger plusieurs moutons et brebis, car c’est un animal avide de sang et qui tue sans besoin. Il est maintenant devenu un mythe légendaire.

Canis lupus

Le loup a totalement disparu de notre région, où il était autrefois si commun, qu’il venait rôder aux environs des maisons, et manger les chèvres dans les prés du village. Il y a quelques années, une bande de ces animaux, traquée sans doute quelque part, s’était réfugiée sur la montagne de Saugné, d’où elle disparut à la belle saison.

Capra ibex (Bouquetin)

Bouc saubatyé - Le bouquetin a totalement disparu du versant français de notre vallée. Le versant espagnol en renferme encore quelques rares individus dans les forêts de la Vallée d'Arasas, Mais là aussi, traqué comme il l’est, il doit fatalement disparaitre.

Le bouquetin des Pyrénées, Capra Pyrenaica Schimper constitue une variété bien distincte du bouquetin des Alpes surtout par ses cornes qui, au lieu d’être droites et simplement divergentes, sont contournées et en forme de lyre.

Vautour arrian (moine)

L’arrian habite de préférence le revers méridional des Pyrénées, mais parcourt en tout temps la chaîne. Sédentaire et niche dans notre vallée, principalement dans les environs du cirque de Gavarnie.

Voyage par troupes nombreuses. Il est très redouté des bergers. Les animaux vivants sont sa nourriture accoutumée.

Vautour griffon (fauve)

Il est commun et sédentaire dans les Pyrénées. Il niche dans les rochers inaccessibles, surtout dans ceux qui avoisinent le Pic du Midi, le cirque de Gavarnie etc.

Il a peur des plus petits animaux vivants. En société et pressé par la faim, il se décide à attaquer les bêtes à laine et les isards. Il se rabat sur toute charogne, quelque putréfiée qu’elle soit.

Gypaète barbu

Le gypaète niche, en mars et avril, sur les rochers les plus escarpés. Les lagopèdes, les isards, et même de jeune veaux composent sa nourriture. Pressé par la faim, il se rabat sur les charognes.

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Source : Archives départementales. Monographie de la vallée de Barèges par Jean-Pierre Rondou, instituteur à Gèdre, Tome 2, partie "La faune", page 10 à 12.

Commentaires

En 1907, le lynx et le loup ont disparu. L'ours ne fait plus que des visites occasionnelles dans la vallée ; cependant les troupeaux sont toujours gardés ! Et on est 57 ans après le prétendu passage du gardiennage au non gardiennage, du respect des usages de pâturage en liberté!

Souvenez-vous de la charte de l'AOC Barèges-Gavarnie : " En estive, les animaux pâturent en liberté totale de jour comme de nuit. Cette liberté de pâture ne correspond pas à un abandon des animaux mais correspond au respect des usages en cours depuis le milieu du 19ème siècle." (1850)

Rien à changé !

Les éleveurs craignent les prédateurs qui viennent dans les granges, rôder aux environs de maisons, manger les bêtes dans les près des du village. Il ne s'agit donc pas de comportements nouveaux, liés à une origine étrangère ou à un élevage à la viande !

Les vautours sont aussi très redouté des bergers. Les animaux vivants sont la nourriture accoutumée du vautour moine, le vautour fauve attaque les bêtes à laine et les isards et ne fait que se rabattre sur les charognes. Le gypaète lui, s'en prend aux jeunes veaux ! Et pas question encore de fermetures de charniers en Espagne !

Le discours des éleveurs est identique, la méconnaissance des espèces également!

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