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Et pourtant, elle (la bourse) monte…

Publié le 20 septembre 2012 par Chapitre5.com

Interventions bruyantes des banques centrales la semaine dernière. Toutes injectent des liquidités pour « relancer la croissance » . Chine, Inde et Japon s’y joignent cette semaine. Ces interventions révèlent leur crainte commune: il n’y a pas de reprise en cours dans le monde. Donc le chômage va continuer, et les rentrées fiscales des Etats  ne leur permettront pas la poursuite du désendettement.  Du moins pas sans douleur: il leur faut faire des choix et déplaire à leurs catégories sociales privilégiées, notamment celles qui, jusqu’à présent sont restées protégées de la mondialisation.  Pour répondre aux exigences des politiques, elles jettent des liquidités en masse sur les marchés. QE3 aux USA, rachats de papiers publics « sans limitation » par la BCE (on doit faire semblant de croire que l’Allemagne y a consenti), laxisme total au Japon; baisse des taux et des réserves obligatoires en Chine et en Inde.

Recettes classiques si on était dans un cycle de croissance. Exemples: en 1987 après le krach de Chicago, ou en 1992 après la paranoïa de la 1ère guerre du golfe. Après un hoquet, l’économie repart. Mais ça ne marche pas en cycle de désendettement, de « deleveraging ». La preuve…. Il faut attendre la fin de ce cycle par le retour à des niveaux de dettes normaux selon les normes historiques. Alors, libérée de ce poids, la croissance repart. Toute seule. vers 2015?

Cette unanimité des banques centrales est révélatrice et surement pas une coïncidence. La crise n’est pas finie.Elles en sont persuadées et s’agitent pour répondre aux supplications des politiques et de leurs media. Car le mariage homo ou le vote des étrangers ne suffiront pas toujours pour détourner l’attention de l’opinion publique; les gens voudront du concret.

Ce devrait être négatif pour tous les marchés d’actions.

Dans le même temps, les bruits de guerre se multiplient. Au Proche Orient (on a l’habitude). En Asie, les postures nationalistes Chine/Japon peuvent sembler des enfantillages…. mais comme dans l’Europe de 1913. L’idéologie islamiste fait autant de ravages que la communiste ou la nazie autrefois: les morts se comptent déjà par centaines de mille. En Inde/Pakistan/Afghanistan, Syrie, Afrique centrale et saharienne etc… En face de ces fanatiques, les sociaux démocrates européens ressemblent à leurs anciens de la période 36/40 .

Pourtant les marchés occidentaux montent à mesure que baissent les marchés asiatiques. Wall Street, Francfort, Londres sont au plus haut. Paris a repris 20% depuis Juillet. Mais la Chine et le Japon sont au plus bas.

Alors, sommes nous en période de bulle des actions ? Sur des marchés manipulés par de gros intervenants initiés et pourvus en liquidités par leurs Etats, avec des systèmes mathématiques de transactions qui ne laissent aucune chance à l’épargnant individuel, caisse de retraite ou assureur-vie ? L’analyse technique annonce la poursuite durable de ce mouvement de hausse sur les marchés occidentaux. Malgré des volumes qui n’y sont toujours pas. Les vrais investisseurs restent sur les obligations désormais garanties des Etats. Et sur celles des bonnes multinationales. Contradiction.

En gestion de capitaux, la morale n’ a rien à faire. Si de gros intervenants veulent faire monter les marchés contre toute logique économique, et que les banques centrales leur en garantissent les moyens, ces marchés monteront. Or les grandes banques sont officiellement garanties conte leur faillite: elles sont qualifiées de « systémiques » et les Etats sont convenus de les sauver à n’importe quel coût. Donc, pourquoi se gèneraient-elles? Les RBS ou Loyds font déjà plus de « banque d’investissement » (en fait du trading), qu’avant leur nationalisation en 2009 suite au krach Lehman .  Malgré les promesses de moralisation annnocées au Sénat américain.

Bien sur, l’inflation est en vue. Mais tout le monde  la souhaite: elle gommerait les dettes à taux fixe. Voir note blog précédent.  Confirmation:  la Fed a déjà modifié son objectif d’inflation en le remontant de 2 à 3%/an. A terme, le dollar risque de perdre son rôle dirigeant.  Sauf guerre qui lui enverrait des capitaux en recherche de sécurité. La Chine fait déjà savoir son exaspération en s’en prenant à son protégé japonais. Et en relançant la tension sur Formose. Coïncidences, dans un régime totalitaire ? .

Pourtant, même si comparaison n’est pas raison,  les gens qui ont acheté des actions entre 1937 et 1940 ont protégé leurs avoirs sur le cycle suivant.  Les obligations, par contre, ont causé leur ruine. A cause de l’inflation. Voyez notre blog précédent: tout le monde s’en moque, l’urgence est l’emploi. Et s’il le faut, une guerre, qui consomme tellement et interdit la critique des peuples.

C’est peut-être ce qui se passe.


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