« La République nous appelle ! » J’espère que ce morceau de phrase sonne familier à l’oreille de certains d’entre-vous. Il est d’actualité puisque nous célébrons, en ce 21 septembre, le 220e anniversaire de la proclamation de la Ière République française. C’est en effet au lendemain de la victoire de Valmy sur les Prussiens que les députés de la Convention nationale décident - à l’unanimité - d’abolir la monarchie et de proclamer la République.
Ce n’est pas un micro-événement que nous allons commémorer
Vendredi 21 septembre 2012
à 17 heures
Devant le Panthéon à Paris
Si le processus révolutionnaire a été entamé en 1789, avec cette date de la prise de la Bastille, suivie du 4 août - nuit au cours de laquelle sont abolis les privilèges (mais avec possibilité de rachat), la proclamation de la République ouvre un nouveau champ du possible. La monarchie constitutionnelle et la prise de pouvoir par la bourgeoisie sont remises en cause par l’irruption, dans le champ politique, du peuple, notamment parisien. Ce que l’on appelle communément les sans culottes.
Ce peuple aspire à une autre répartition des richesses, une autre organisation du pouvoir. Il va prendre en main ses destinées, à partir du travail de conscientisation et d’éducation populaire politique mené par les clubs, dont le célèbre club des Jacobins. A Paris, les sans culottes et leurs représentants élus, devant la « Patrie en danger », vont s’organiser au sein de la toute première Commune de Paris, ancêtre de celle que j’étudie. Cette Commune va peser sur les débats de la Convention nationale et infléchir les décisions politiques qu’elle sera amenée à prendre.
Par bien des aspects, la Commune de Paris de 1792 à 1794, lorsque la réaction thermidorienne l’abat en même temps que Robespierre et ses amis, est plus radicale que la représentation nationale. C’est qu’à Paris, la confrontation de classes est bien plus violente qu’en Province. Dans les provinces de la jeune République, la guerre civile efface, dans la perception collective, le combat de classe. Il nous est facile, avec deux siècles et plus de recul, d’analyser la guerre civile qui se déchaîne en Vendée, Bretagne ; à Lyon, Marseille, Toulon, comme autant de traductions meurtrières de cette lutte des classes. Dans l’instant politique 1792-1794, il n’en est rien. A leur décharge, Marx n’est pas encore passé par là.
Il n’empêche que le peuple parisien et les provinciaux qui partagent sa vision des choses (il en est) n’entend pas se laisser déposséder d’un processus qui prend enfin en compte ses aspirations et ses besoins. Un certain nombre d’élus de la Commune de Paris, comme Robespierre, sont aussi députés à la Convention nationale et, forts du mandat qu’ils tiennent du peuple, agissent pour faire entendre sa voix.
C’est ainsi que va naître la République une et indivisible puis la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen dans sa version démocratique, celle dit « montagnarde », qui proclame le droit à l’insurrection.
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Bonus vidéo : The Adicts “Viva La Revolution”