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Jason Bourne, un héritage décevant

Publié le 20 septembre 2012 par Unionstreet

Jason Bourne, un héritage décevant

Il serait réducteur de dire que la saga Bourne a influencé le film d’action, une véritable révolution du genre, un renouveau, seraient des termes plus justes pour qualifier les retombées de cette (ex) trilogie. A l’époque où tous les films d’actions, (hors muscles, j’entends, pensez plus agents) se voyaient comparés à James Bond, c’est à son tour de se voir voler la vedette et comparé avec et par Jason Bourne. Le Bond de « Casino Royale » et sa suite, « Quantum of Solace », est calqué sur le modèle Bourne.

Jason Bourne, un héritage décevant
Fort de sa narration, de son héros amnésiaque, de ses séquences d’actions chorégraphiées de main de maître, la saga Bourne enfante de nouveau, « Jason Bourne : l’Héritage ». Mais qu’en est-il de cet héritage laissé à ce nouveau né ?

« La Mémoire dans la peau », premier volet de la saga, conduit par Doug Liman ouvrait la voie à ce qu’allait être le coeur de la saga dont s’est emparé pour les deux volets suivants, « La Mort dans la peau » et « La Vengeance dans la peau », le très « chaotique » Paul Greengrass. Un homme, Jason Bourne, est retrouvé inanimé en mer, amnésiaque, il n’a pas la moindre idée de qui il a été. Il s’avère finalement être un agent surentraîné, manipulé par une agence pour opérer sur des missions à hauts risques pour un programme du nom de Treadstone.  Un pitch simple, voir même classique mais diablement exécuté sur les trois premiers volets.

Matt Damon, qui avait incarné Jason Bourne, n’est plus et laisse sa place à Jeremy Renner (« Démineurs »), ainsi que Paul Greengrass qui laisse sa place au co-scénariste des trois premiers volets, Tony Gilroy (« Michael Clayton »). Intelligence de la production, Renner ne reprend pas le rôle de Damon mais de celui d’un autre agent, Aaron Cross, victime d’un autre programme, Outcome.

Jason Bourne, un héritage décevant
L’histoire débute avec Aaron Cross, perdu dans les montagnes, à la manière d’un Bear Grylls armé et dangereux. On le voit prendre des comprimés bleus et verts continuellement jusqu’à épuisement (on apprendra plus tard que ces comprimés alterent les capacités physique et neuronales des agents). Ses pérégrinations au sommet l’amènent à rencontrer un autre agent, bien peu bavard (décidément). Tout comme dans les trois premiers Bourne, nous avons deux visions, celle de l’agent et celle de la mystérieuse division secrète, dirigié de main de fer cette fois par une Edward Norton fatigué. Nous apprenons que les informations lâchées par Bourne sont à l’origine d’une enquête sur toute cette organisation de supers agents. A situation critique, réaction critique, les hautes instances de l’organisation décident de se débarasser de toutes évidences qu’une telle opération est jamais existée, et s’en prend naturellement aux agents et docteurs. C’est ainsi que Cross, sans comprimés et visiblement en détresse, se retrouve dans une chasse à l’homme et part à la recherche du docteur Shearing (jouée par Rachel Weisz), seule survivante du massacre.

Contrairement à Bourne, Cross n’est pas amnésiaque, il a conscience de son rôle d’agent ce qui donne une autre dimension à l’intrigue. Là où Bourne cherchait son identité et les raisons de son amnésie, Cross cherche, lui, à trouver d’autres comprimés pour ne pas sombrer. Même si Renner fait un très bon agent, bien plus dur physiquement que ne l’était Damon, le personnage de Bourne était bien plus travaillé dans sa psychologie, son tiraillement avec son passé qu’il cherchait à découvrir, ses questionnements et agonies.

Jason Bourne, un héritage décevant
Si encore, Gilroy avait remplacé la profondeur du personnage par des scènes d’actions virulentes et brûtales (marque de fabrique de la série Bourne), cela passerait encore, mais là aussi, les scènes d’actions font cruellement défaut. Malgré un cadrage hommage à Greengrass (caméra épaulée, montage survitaminé et nauséeux) par moment, le film n’a pas de scène de combat, toutes sont évincées en quelques secondes. La grande faute est que Cross n’a pas des énnemis aussi travaillé que sur les précédents opus, un seul super-agent (issu d’un autre programme secret de dernière minute) muet et qui n’apporte rien si ce n’est une très moyenne poursuite à moto. On attend une confrontation qui n’arrive finalement pas et le générique déroule face à notre décéption. On notera quelques scènes réussies comme cette prise d’otage dans la forêt.

“Jason Bourne : l’Héritage” laisse un goût amère dans la bouche, à trop vouloir ressembler à ses pères, il en perd son identité et finit par manquer de punch. Long à se mettre en place, il ne convainc qu’en de rares occasions et c’est bien dommage. Il ne nous reste plus qu’à espérer un retour de Matt Damon et Paul Greengrass, et pourquoi pas accompagnés de Jeremy Renner ?

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