[Critique] LA CABANE DANS LES BOIS de Drew Goddard

[Avec spoilers] 
L’histoire, on la connaît. Un groupe de jeunes adultes décérébrés part dans un petit chalet isolé, fumer des joints, s’envoyer en l’air, se faire zigouiller les uns après les autres. Une avalanche de clichés dès le prologue… qui ne cache en fait rien d’autre que d’immenses surprises. En effet, Drew Goddard et le scénariste-producteur Joss Whedon (créateur de la série TV Buffy) ont concocté un programme pour le moins roublard, avec pour seul but la déconstruction de tous les codes du genre. Afin de surprendre constamment le spectateur, les deux hommes adoptent le concept du « toujours plus », jusqu’au final jusqu’au-boutiste, véritable régal et sommet d’horreur et humour noirs. Si zombies il y a dans La Cabane dans les bois, ils ne sont que l’option d’un scénario choisi par de mystérieux hommes en noirs. Si l’un des jeunes doit survivre, c’est sur ordre de ces derniers. Des dieux derrière des écrans, qui célèbrent au champagne les carnages les plus atroces. 
Une réflexion toute nouvelle donc sur la création, et l’existence même du genre horrifique. Le tout enrobé dans un emballage non identifiable, à mi-chemin entre slasher, survival, SF, et film de monstres. Si les personnages n’existent qu’au travers de leurs fonctions (de la chair, prête à être dévorée), et que le film ne prête point d’attention au reste, ce n’est que pour mieux révéler une vérité inhérente au genre : ce que les gens veulent voir, c’est le spectacle du sang et de l’horreur. Rien d’autre. En assument l’idée jusqu’au bout, Goddard et Whedon livre une petite bombe subversive qui ne suit des chemins balisés que pour les dynamiter.