Khadîdja est écartelée entre sa culture musulmane, la pression des hommes, le nom de la famille à honorer (et à faire vivre grâce à la part d’allocation familiale envoyée chaque mois quitte à ne plus pouvoir nourrir ses propres enfants) et son envie de vivre en femme libre et indépendante. Ils la juge, l’humilie, la sermonne au non du « mal » qu’elle cause à la communauté mais elle est où cette fameuse communauté quand il est question de venir en aide à son prochain ?
Ces hommes sont archaïques ils ont recréé en France la vie et les règles du village ils refusent que les femmes s’adaptent, travaillent, pour mieux les dominer. Et certaines de ces femmes semblent se complaire de la situation. Khadîdja par sa soif de liberté, d’indépendance, par sa tentative de mettre tout ce petit monde face à ses propres contractions devient une perturbatrice et jeter l’opprobre sur sa personne est bien plus facile que de tenter de se remettre en cause.
Ce livre est écrit avec beaucoup d’humour mais m’a semblé extrêmement triste car je pense que des Khadîdja il y en a aujourd’hui des milliers en France, des femmes seules face à l’obscurantisme et à la bêtise d’une minoritée au nom de la religion.
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♦ Des fourmis dans la bouche de Khadi Hane
Editeur : Denoël
ISBN : 2207111555
Parution : aout 2011
Prix : 14,70 €
Pages : 150
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