Malienne, Fatoumata Diawara chante. C’est un disque enregistré en 2011. J’écoute sa voix tellement proche de la guitare, une musique faite de douceur et des mots qui implorent en bambara : « n’abandonnez pas vos enfants », « cessez de faire la guerre », « Oumou Sangaré, tu ne dois rien te reprocher », « ne jugez pas un enfant sans raison », « femmes, ne perdez pas confiance en vous-mêmes » ; mariage forcé, excision, elle aborde tous ces sujets à partir de sa propre expérience.
Tandis qu’au Nord du Mali, récemment, un couple ayant eu deux enfants hors mariage a été lapidé à mort, qu’un homme accusé de vol a eu la main coupée, que des jeunes ont tenté de s’opposer à l’amputation d’un autre, qu’un animateur de radio a été arrêté et tabassé pour en avoir parlé à l’antenne, je suis triste pour les Maliens qui souffrent, qui s’inquiètent. Auront-ils encore le droit de jouer de la musique, de chanter, d'écouter des chansons ?
J'écoute Fatoumata Diawara.
Je demande à nos mères,
Entendons-nous et soyons unis
Je demande à nos dirigeants,
Entendons-nous et soyons unis
C’est la guerre qui sépare des frères de sang
C’est la guerre qui sépare les parents.