Bordeaux : pendentif + dorian & the dawn riders

Bordeaux. Je ne vous ferai pas de mise en bouche vantant les mérites de cette ville et du sud-ouest en général dont je suis originaire, nous sommes là pour parler musique. Bordeaux est depuis un certain temps un excellent vivier de prometteuses jeunes pousses parmi la scène émergente et indépendante française. Non, il n’y a pas que Noir Désir là bas. Non, il n’y a pas que Paris, dans cette France hyper centralisée, qui est capable de donner naissance à l’avenir de la scène indépendante hexagonale. La province réclame sont dû et le fait de la plus belle des manières, par l’expression brute et pure de son talent. Bien entendu, il est difficile de couvrir toute la scène bordelaise dans un même article donc aujourd’hui, je ne vous parlerai que de Pendentif et de Dorian & The Dawn Riders, ce qui me parait déjà très bien.

Dorian & The Dawn Riders

Il avait déjà été évoqué dans l’article concernant Fellini Felin suite à une collaboration des deux parties. Sa musique n’est pas si facile à décrire, telle un mélange hétéroclite de diverses influences où un beat tribal se met au service d’une ligne pysché sujette à de nombreux remous, comme si la musique du monde se voyait électrisée. Alors oui, on lit à droite à gauche des phrases bateaux du style « Oui, on peut vraiment sentir les différentes influences de l’artiste » mais là, pour le coup,  la richesse et diversité de toutes ces influences saute instinctivement aux oreilles. Pourtant, naturellement peu attiré par ce genre de compositions, je me revois enclin aux mêmes émotions que j’avais lorsque j’ai découvert Gonjasufi et sa chanson « I’ve Given »qui m’avait fortement marquée en 2010 et dont l’impact ne s’est pas amoindri. Le premier EP Owl est en téléchargement gratuit sur Soundcloud, profitez en. Le deuxième débarque bientôt, on en reparlera le moment venu.

Pendentif

La manière dont j’ai connu Pendentif est assez étonnante et me porte à sourire. Je tenais un vieux tumblr, dont je tairai le nom, voué à relayer des clips musicaux de tout genre. Après une longue session d’absence, je m’y reconnecte par pur hasard et voit un mail me redirigeant vers une vidéo YouTube. Curieux de mon état, je m’y rends et je me prends tout simplement une claque énorme.

Pendentif s’inscrit dans la lignée des Cracbooms, Aline ou autres, marquant le fleuron de la pop française où s’allient sonorités envoutantes, rondes et colorées et textes en français. Les textes en français ont tendance à disparaître et c’est fort dommage. Malgré tout, cette nouvelle génération n’en oublie pas sa  langue maternelle et à juste titre. Combien de jeunes groupes osent le pas vers l’anglais, langue tellement courante en matière de chanson mais réfléchissez y une seconde : pourquoi chanter mal en anglais (entre accent désastreux et textes hasardeux) alors qu’il est possible de chanter mieux en français, ce qui ne vous empêchera pas d’être joué dans une cave perdue en République Tchèque à 4h du matin (j’en tiens pour exemple « Sur La Planche » de La Femme, le tout à Prague).

Fin de la parenthèse, revenons à nos moutons et plus précisément à la musique de Pendentif. Les rythmes sont entraînants, les notes colorées. Je me vois déjà sur le bassin, les pieds dans le sable, moult bières à portée de main et dansant tel un dératé au bon plaisir des titres qui se succèdent. Mi-Septembre, l’été n’en est pas pour le moins terminé.

Ils sont actuellement en studio et devraient revenir très bientôt avec plus d’une flèche à leur arc. L’impatience se fait sentir en attendant l’écoute de leurs nouvelles compositions. Ils sont aussi lauréats du FAIR 2013 donc, pour le dire simplement, un bel avenir s’ouvre à eux.