Happy babaring

Je trouve qu'on ne parle pas assez de l'allaitement. Ce qu'on entend, c'est toujours le même baratin (fort juste d'ailleurs), la "joie d'allaiter", le "contact mère-enfant", "le lait fait tout spécialement pour lui", la protection des anti-corps...
On ne parle pas assez du quotidien selon moi. Déjà, moi, j'étais très très pudique avant. Donc, j'avais un peu peur de l'effet "je déballe mes babars", même devant la famille proche. Alors que celles qui s'inquiètent se rassurent : après l'accouchement et son défilée de personnes devant son entre-jambe dilaté, auxquels succèdent dans la chambre les visites quotiediennes des puéricultrices qui vous tâtent les seins, ou des infirmières qui rentrent dans la salle de bain, on n'est plus pudique.
Bon, on n'est pas pour autant adepte de l'X-trème babaring, c'est-à-dire le déballage en supermarché, mais on peut donner le sein dans une salle d'attente chez la PMI, chez la voisine, les amis, à l'apéro devant mamie, etc.
Ensuite, il y a le fameux problème de "mon enfant boit-il assez ?" La nature fait bien les choses. Babar est hyper synchrone avec le Haricot. Durcissement du nibard, montée de lait, réveil spontané du bestiau, soulagement du babar quand le bébé pompe. A la pesée d'aujourd'hui, Haricot a affiché 400 g de mieux que la semaine dernière, plus un centimètre. (Oui bon j'avoue cet article est un prétexte fallacieux pour étaler mon allaitement réussi...)
Enfin, si tout se passe bien, on peut se tirer son lait pour couper un peu le cordon et faire ses courses tranquille en laissant le morfalou avec son père. Lequel sera ravi de voir son fiston descendre un 125 ml en moins de temps qu'il n'en faut pour en revenir.
Mais, car il y a un mais, même dans le happy babaring, votre corps peut se caler de façon incongrue avec l'allaitement. Pourquoi ai-je systématiquement envie d'aller faire mon pipi quand le Haricot se met à pomper ? Rhaaa ! C'est incroyable ! Je m'installe, je le mets au sein, il se met à manger, et hop j'ai une grosse envie. Bien sûr, pas moyen de décrocher mon fils : il tient babar, il ne le lâche plus, comme un bernique accroché à son rocher ! si je vous jure ! Du coup, j'en ai pour une demie-heure à prendre mon mal en patience. Ca m'apprendra à faire ma maligne.