J’arrive en retard, un crime pour un journaliste.
J’esquive la décapitation et me place au milieu de la foule déjà compacte du trabendo.
Il y a au moins trois plus de monde que lors de la réouverture du lieu quelques mois plus tôt.
Il fait chaud, très chaud dans la petite salle de 700 personnes. Les perles de sueur gouttent jusqu’au sol le bar est bondé, le cadre est rock ce 23 juillet.
A l’abri derrière mes petites lunettes rondes couvertes de buée je sens la foule intriguée par ces trois bluesmen blancs. Peu à peu ils se rassemblent, comme attirés par le son chaud des lascards. La lumière est rasante mais leur son claque, fouettant les auditeurs avec une force grandissante tout au long de leur set.
Voyant l’état d’excitation général je me dis qu’il doivent probablement être en train de jouer depuis plus d’un quart d’heure. Je me tourne vers une ami qui éponge son front et sa poitrine d’un tissu humide pour contenir ces chaleurs, le concert n’a commencé que depuis une chanson.
Étrangement les gens semblent captivés par ce qu’ils ne connaissent pas, le set très court de BSMS est probablement le plus punk qu’ils aient jamais joué, une ode au son sud américain. Le blues et le rock liés dans pacte de sang et de sueur loin des Johnny qu’on aimerait perdre au Tenessy.
On est loin des piliers de bars détruits par la vie, leur rancœur ils la balancent avec fougue dans une danse contre la peur. Leur musique est racée comme un chien d’attaque, calibrée pour déchainer la foule se réfugiant sous la lumière des lampadaires, au plus prêt de leurs paroles qui content la ville désabusée dans des morceaux tels que « i left you kid » ou « fool like you »
Ils terminent leur set comme des punks, jouant a genoux, en sueur, en feu.
David laisse tomber sa basse jouant du Jack Daniel comme médiator, le concert se fini, les gens ont vus.
Encore éberlués les gens se dirigent vers la terrasse et de l’air frais, enfin, après ces émotions .
J’envoie un message a David pour les féliciter, je reçois comme réponse « Mon amour, rejoins moi dans les coulisses, je t’aime »
J’avais entendu parler de corruption de journalistes mais j’aurai préféré une bière….
J’évite de montrer ce message à mon amie et je m’en prends une en leur honneur.