Ce soir, France 2 diffusera le téléfilm L’innocent, que nous avons vu pour vous.
L’histoire est celle de Théo, un simple d’esprit dont se servent deux hommes sans scrupule comme chauffeur pour leur braquage. Oui mais voilà, en s’enfuyant, ils vont percuter un gendarme qui y laissera la vie, et c’est Théo, alors au volant et le seul visible de l’extérieur, qui est accusé. Selon les lois en vigueur en 1978, il est immédiatement condamné à mort.
Devant son retard intellectuel, l’opinion publique se prend de pitié pour ce brave homme et les intellectuels parisiens, avec Jean-Paul Sartre en meneur, vont défendre sa cause à corps et à cris. Son avocate trouve un vice de procédure et fait donc casser le jugement. Cela laisse un peu de répit à Théo et le temps de préparer une défense en béton.
Mais durant son incarcération, Théo apprend à lire seul et se prend de passion pour les mots, il dévore le dictionnaire jour et nuit, et ne s’exprime plus qu’avec les termes qu’il apprend. Cela va totalement le desservir car tout le monde croit maintenant qu’il joue un double-jeu, et en premier lieu Thierry, le collègue du gendarme mort, qui ne quitte pas l’affaire d’une semelle. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Théo Grangier est incarné avec brio par un Patrick Timsit méconnaissable, bien loin de l’humoriste qu’on connait. Il est juste, attachant et très touchant. Le comédien a travaillé sur le scénario avec Tonino Benacquista et Pierre Boutron, ce dernier est le réalisateur, et il porte le téléfilm en collaboration avec Isabelle Gélinas, excellente comme à son habitude, et Frédéric Pierrot très bon en gendarme revanchard.
Dans la digne lignée d’un Accusé Mendes France avec Bruno Solo ou d’un Marie Besnard, l’empoisonneuse avec Muriel Robin sur le jeu et l’émotion, excepté qu’ici il ne s’agit pas d’une affaire ayant réellement existée.
L’innocent, ce soir sur France 2 à 20h45.