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Le talent de Nicolas Briançon pour offrir les classiques au plus grand nombre...

Publié le 26 septembre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique volpone théâtre madeleine nicolas briançon roland bertin

La saison passée, à la Porte Saint-Martin, l'acteur-metteur en scène nous avait réjouis d'un joli "Songe d'une nuit d'été", drôle festif et accessible, transposant avec de beaux moyens l'oeuvre de Shakespeare dans les années 60. Cette fois-ci, il s'attaque au "Volpone" de Ben Jonson, également vieux de plus de 400 ans, qu'il a très légèrement retouché et situé au début du siècle dernier. Le spectacle est une réussite.

Comédie piquante, grinçante, parfois violente,  mais surtout irrésistible sur la cupidité, la pièce nous emmène à Venise, chez Volpone, vieil escroc richissime sans héritier . Feignant d'être à l'article de la mort, accompagné de son machiavélique bras droit Mosca, celui-ci manipule, balade et dépouille avec malice une multitude d'avides prétendants à la succession (formidable galerie de personnages !) faisant tout leur possible afin de se voir couchés sur le testament. Tous l'inondent  de cadeaux précieux, Les uns déshéritent leurs enfants à son profit, les autres lui offrent leur femme... Jusqu'à ce que le renard ne tombe sur plus roublard que lui.

Pour incarner le faux mourant, Nicolas Briançon a fait appel au grand Roland Bertin, sociétaire honoraire du Français depuis maintenant dix ans. Alité au centre de l'immense coffre fort faisant office de demeure au personnage (superbe décor), le comédien se délecte d'une partition désopilante. Toussant, crachotant, agonisant, il joue à jouer les malades avec gourmandise. Le metteur en scène s'est attribué pour sa part le rôle de Mosca. Il compose et maîtrise avec intelligence un serpent-stratège extrêmement subtil, chef d'orchestre discret d'une supercherie complexe. 

Autour d'eux, une distribution haut de gamme. A commencer par la belle et sémillante Anne Charrier en fille de joie opportuniste à souhait qui se verrait bien rangée des voitures en passant la bague au doigt de Roland Bertin. Grégoire Bonnet est un mari jaloux, violent, possessif, volage, hypocrite et lâche (entre autres...) aussi drôle que terrifiant. Citons encore l'émouvante Barbara Pobst en femme séquestrée et humiliée, Philippe Laudenbach, Matthias Van Khach, Pascal Elso et Yves Gasc, tous impeccablement dirigés.

Sur tous les plans, le travail de Nicolas Briançon se révèle soigné, exigeant, pertinent et élégant, sans jamais toutefois être élitiste ou prétentieux. Comme souvent, il inséra dans sa mise en scène des intermèdes dansés, ici par d'énigmatiques anges noirs gardiens du trésor de Volpone. Séduisant. Tout comme l'imposant décor tranformable servant d'écrin aux douze artistes qui firent notre bonheur hier soir à la Madeleine.

Un très beau moment de théâtre pour tous.

Allez-y sans tarder. 

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