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BEAK> : parce qu’il n’est jamais trop tard…

Publié le 27 septembre 2012 par Greencatsbabies @greencatsbabies
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BEAK> – Cover album >>

Ah oui, on est en retard, oui, oui, oui, oui, oui… >>, le nouvel album de BEAK> est sorti le 29 juin dernier. L’occasion et le temps nous ont manqués pour en parler. Mais cet album vaut des milliers de fois le détour.

A vrai dire, on est en pleine écoute du nouveau Zombie Zombie, et l’un nous a rappelé l’autre, bizarrement. Pris dans un joyeux ping pong, on fait des pont krautrock, juste pour le plaisir. Quand bien même les deux projets n’ont finalement pas grand chose à voir, ils partagent ce même sang répétitif et hypnotique, dans leurs veines coulent les mêmes venins faits d’encre noir profond et d’une dose hallucinogène de radiations bruitistes – qu’on retrouve aussi dans le dernier David Lynch.

BEAK> est l’un des innombrables projets de Geoff Barrow, qu’on a vu aussi officier au sein de Portishead ou bien produire pas mal de monde (dont les très recommandables Quakers). Ce second album du trio est une belle réussite. L’hypnose, le bruit, la saleté n’y étouffent jamais la mélodie, toujours présente, rampante, tantôt légère, tantôt fantômatique. La production, surprenante, limite garage (la batterie qu’on jurerait être prise en ambiance avec juste deux micros, les orgues et les synthés qui ont tout de la prod lo-fi, les grattes délicieusement surmixées, les fausses notes et les approximations qui traînent partout…), laissent entrevoir des éclairs coldwave, sait flotter, dans le tempo, dans les break de batterie, dans la justesse des instruments…

Le bordel en somme, mais quel beau bordel !

Les 10 titres de cet album abritent chacun de réelles trouvailles, des petites perles de partis-pris, des surprises bienvenues, des longueurs qu’on attendait pas, des distorsions surprenantes, des panoramiques dingues qui ne respectent jamais vraiment le moindre standard. Plus on répète les écoutes, plus on retrouve quelque chose qui a un grain commun avec Portishead. Un son qui a quelque chose d’un jazz bigarré, crado et j’m'en foutiste, hypnotique et envoutant, mais finalement d’une précision chirurgicale.  Un son qui s’exporte bien au-delà de l’esthétique trip hop, dans des tempos et des formats très différents – en l’occurrence un  peu plus enlevés, plus rock, plus spontanés, plus approximatifs, plus verts… La proximité avec l’esthétique krautrock à la Neu! devient évidente et simple : les gènes de l’une et de l’autre des esthétiques ont tellement en commun que le pont Bristol-Berlin semble finalement avoir toujours existé.

L’album est en écoute sur BandCamp. Enjoy.

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