Finalement des buts et une victoire à San Siro! L’AC Milan a en effet réussi à s’imposer dans un stade qui lui était devenu hostile. La victime de la soirée : Cagliari. La star d’un soir (ou plus!) : El Shaarawy, auteur d’une grande prestation couronnée par un doublé libérateur. Cette première victoire de la saison doit être le point de départ. Les Rossoneri ne brillent pas encore sur le plan du jeu mais compte tenu de la situation critique, seule la victoire comptait. Trois points pour le moral, pour le classement et pour Allegri.
Paradoxalement, l’entraineur principal d’un soir était Mauro Tassotti. Et on aimerait rendre hommage à ce Rossonero extraordinaire, un homme humble qui évolue à Milan depuis maintenant 32 ans : plus que Berlusconi et Galliani. Il connait l’AC Milan mieux que quiconque. Il n’a connu que deux clubs dans sa carrière : la Lazio (1978-1980) et Milan (1980 à aujourd’hui). Il a vécu une carrière exceptionnelle au Milan où il a évolué dans la meilleure défense de tous les temps aux côtés de Baresi, Costacurta et Maldini avec qui il a remporté, entre autres, trois Champions League et cinq titres de champions d’Italie. En 1997, il raccroche les crampons et est immédiatement nommé à la tête de la Primavera jusqu’en 2001. Depuis, il évolue avec passion comme entraineur adjoint. Il a travaillé aux côtés de Terim, Ancelotti, Leonardo et maintenant Allegri sans jamais vouloir devenir entraineur principal, refusant même une offre de la Lazio cet été.
Aujourd’hui, à Milan, Tassotti est plus qu’un simple entraineur adjoint. C’est une icône, un point de repère fixe qui traverse les générations et les cycles. Son rôle de second lui permet d’être très proche des joueurs, car habituellement quand ils veulent faire passer un message à l’entraineur principal, ils préfèrent se confier à l’adjoint. Il transmet les grandes valeurs qui caractérisent Milan sans jamais hausser le ton mais toujours en parlant avec sincérité. En conférence de presse lors de la présentation de Milan – Cagliari, il a tranquillement avoué que Milan traversait probablement le moment le plus difficile depuis 26 ans mais que le travail finirait par payer car le groupe est soudé et Allegri fait partie (pour lui) des 3-4 meilleurs entraineurs que Milan ait connu. D’après lui, le problème actuel de l’équipe est psychologique mais compte tenu des trop grands changements vécus cet été et en analysant la valeur de l’effectif actuel, il ne voit pas Milan arriver plus haut que la 4ème ou 5ème place. Pas de langue de bois. Il a avoué avoir eu quelques doutes lors de l’arrivée de Mister Max à Milan mais leur entente s’est développée rapidement. Tassotti respecte tellement Allegri que lors de Milan – Cagliari, il a préféré s’asseoir à sa place habituelle de second, sans prendre la place laissée libre par l’entraineur principal, isolé, pensif et silencieux en tribune.
C’est dans ce cadre que l’AC Milan a connu sa première victoire de la saison 2012 – 2013. San Siro a enfin connu sa première joie, une libération lors de l’ouverture du score d’El Shaarawy et un soulagement quand le Pharaon a inscrit son doublé. La malédiction de San Siro a été rompue par l’insouciance et le talent du numéro 92 milanais. Milan retrouve ainsi la victoire et un peu de sérénité après un début de saison catastrophique et sous haute tension. Les trois points font énormément de bien, la victoire est le seule remède contre la crise. Néanmoins il ne faut absolument pas croire que tous les problèmes se sont envolés comme par magie. Tout comme à Udine, les Rossoneri sont entrés sur le terrain avec détermination mais se sont un peu dégonflés. Fort heureusement, ils ont résisté à l’orage, bien aidés par le manque de précision et de lucidité des Sardes. L’équipe d’Allegri de Tassotti (?!?) a commis de nombreuses erreurs techniques, que ce soit au niveau défensif, des relances ou d’imprécisions, à l’origine d’un trop grand nombre de pertes de balle. La victoire est fondamentale car survenue à un moment critique mais elle doit uniquement être considérée comme une base de travail, avec une équipe qui se fera une joie de retrouver des joueurs comme Boateng, Robinho et Pato.
C’est également l’avis général des Rossoneri, à commencer par Tassotti : « Il était impensable de voir une équipe brillante en ce moment de tension. On venait de vivre des semaines difficiles et l’important était d’obtenir un bon résultat. On a un nouveau groupe avec de nouveaux joueurs. On avait besoin d’un résultat positif pour augmenter la confiance de ce groupe, on a mal commencé la saison et la situation est devenue compliquée, des tensions se sont crées. Ce soit c’était un match délicat. On a bien débuté la rencontre puis on a souffert un peu. On a appris à souffrir, tous les joueurs se sont sacrifiés, c’est quelque chose de positif. On repart de ce match, de ce résultat mais pas de notre manière de jouer. On doit s’améliorer mais je pense que les prestations arriveront car on en a les qualités. » Galliani est d’accord : « On doit s’améliorer sur le plan du jeu mais ce soir seuls les trois points comptaient. Je ne suis pas l’entraineur mais un 4-2-fantaisie me plairait bien, comme celui de mon frère (!) Leonardo mais aussi comme Capello qui jouait en 4-4-2 mais avec Boban et Savicevic comme ailiers. J’espère que la victoire de ce soir rassurera l’équipe et les tifosi. »
La soirée a globalement été positive. Elle a en effet mis en évidence quelques observations intéressantes comme la présence de De Sciglio à gauche et d’un El Shaarawy particulièrement brillant, auteur de 3 buts lors des 2 dernières rencontres. Les Rossoneri ont joué avec plus de détermination, de courage et de conviction. Milan – Cagliari a également donné que quelques indications tactiques. Entré sur le terrain en 4-3-3 (qui commence à mieux fonctionner), Milan a ensuite évolué en 4-4-2, une solution qui pourra encore être utile en cours de saison. Il est trop tôt pour dire que Milan est guéri, seul le temps le dira. L’équipe doit encore beaucoup travailler, surtout au niveau de la précision et de la concentration. Elle devra surtout donner de la continuité aux résultats. En attendant, profitons de cette bonne dose de confiance et de calme pour affronter le déplacement à Parme qui précédera deux matches encore plus compliqués : en Russie face au Zenit et à San Siro face à l’Inter pour un derby qui s’annonce très particulier. Il n’y a pas de doute, la saison est belle et bien lancée.
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