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Festival scopitone 2012 [live report]

Publié le 27 septembre 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

 FESTIVAL SCOPITONE 2012 [LIVE REPORT]

On vous avait donné cinq commandements pour profiter à fond de votre Festival Scopitone, cru 2012. On espère que vous ne les avez pas trop suivis (en tout cas on s’est pas gênés pour ne pas écouter nos bêtises), et que vous en avez profité à fond quand même. Si jamais vous étiez de la partie, lisez ces quelques lignes pour vous remémorer ce doux week-end ; si vous n’en étiez pas, lisez les aussi pour savoir à quel point ce week-end était doux.

 Partie 1 : Échauffements

Le premier commandemant disait « À l’heure tu arriveras ». On disait ça en vous conseillant d’aller voir Woodkid précédé de Citizens!. Votre humble (et triste) serviteur n’a pas pu s’y rendre, cloué au lit par une grippe incurable, mais a dépêché des lutins se renseigner sur la soirée. Les lutins étaient unanimes : alors que les Anglais de Citizens! furent aussi sérieux et ennuyeux qu’à Rock en Seine, le Rémois, derrière Iron, a réussi un show épique qui n’a laissé personne sur sa faim. Vous pouvez en voir un aperçu ici, dont le son n’est pas très soigné mais le montage (en parallèle avec le clip) est intéressant.

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Le deuxième commandement disait « Pingre tu seras (juste quand il faudra) », et pingre il a fallu être pour rentrer dans le Stakhanov jeudi soir. Ne nous attardons pas trop sur cette affaire qui a marqué les Nantais : face à un trop grand nombre de spectateurs prévus, il a fallu aller chercher des contre-marques chez un disquaire (Mélomane, qu’on recommande) un après-midi de semaine. 160 contre-marques qui se sont écoulées en six minutes. La soirée a donc, selon les blagues, réuni lycéens et chômeurs, qui ont profiter de l’intimité du Stakh pour observer avec attention les concerts de College, Jupiter et I:Cube. Il restait bien d’autres soirées gratuites où vous avez pu faire preuve de toute votre pingrerie, cela dit.

Cependant, votre serviteur étant toujours malade, il n’a pas pu démontrer tous ses talents de radinerie, et s’en mord encore les doigts. Le troisième commandement, qui recommandait de nouveau d’arriver à l’heure (au Stakhanov) n’a pas été suivi non plus, en toute logique. Mais Sourdoreille était ponctuel, et livre ici un extrait du concert de Jupiter, qui manque légèrement de sons d’ambiance.

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Quant au quatrième commandement, il ordonnait « À la foule tu te soustrairas », et conseillait de passer son vendredi à Stereolux pour une soirée plus mininale que celle prévue à la Friche Electro. Ce quatrième commandement ne fut qu’à moitié suivi (mais j’ai de nouveau envoyé des lutins couvrir l’autre moitié de l’événement). De la soirée à Stereolux, je n’ai vu que Nathan Fake et sa « house intelligente ». Un live qui m’a été bien sympathique mais pas entièrement réussi, le long crescendo s’étendant tout au long du set, les baisses de rythme se sont montrées un peu trop régulières. Cependant, les lutins ont beaucoup apprécié Brandt Brauer Frick et leur techno instrumentale, un live impressionnant notamment parce que réellement réalisé en live, et Byetone dont le live maîtrisé de bout en bout a énormément séduit. Ces trois concerts sont encore visibles grâce aux copains d’Arte Live Web. Seul le live de Rone divise : alors que certains ont été captivés, d’autres sont restés de marbre (un indice : à Panoramas, c’était bien).

 Partie 2 : Efforts

Du coup nous avons été à l’heure à la Friche (histoire de respecter un minimum nos commandements) dès le premier jour pour voir le Nantais Pégase et sa troupe locale (on retrouve chez ses musiciens des membres de DAN – Disco Anti Napoléon et de Rhum For Pauline) jouer à la maison devant les plus ponctuels du public. Un concert qui donne surtout envie d’en voir plus, mais qui est très prometteur. Alors que certains y voient une liaison avec Yéti Lane, on préfère se contenter d’évoquer une très douce indie-pop aux accents lo-fi. C’est alors Clark qui entre scène avec sa techno expérimentale un peu difficile d’accès et qui peine à convaincre. A revoir dans un lieu mieux sonorisé, sûrement…

Arrive alors la tête d’affiche, celle pour qui beaucoup (trop) sont venus aujourd’hui, celle qui énerve la moitié de l’Hexagone et fascine l’autre : le mongolisme à huit mains (c’est pas de moi, c’est Gonzai) de C2C ! Si nous ne parlerons pas de la qualité sonore de la chose (ça a assez été fait), contentons-nous de décrier l’aspect visuel, franchement « décevant ». Le plus fou avec ces quatre platinistes, c’est qu’ils feignent encore l’enthousiasme après avoir fait cent fois le même show à la même blague près. Passons, Breakbot arrive. Alors que son album tant attendu s’est révélé très décevant, le live est pop, funky mais pas que, il est très riche en bonnes basses, et on sent que le barbu s’amuse. La Friche se surprend à danser, et ça fait plaisir voir.

Ce qui fait plaisir, c’est aussi et surtout le live de Gesaffelstein avec sa techno dark, oppressante et ô combien jouissive. Devant lui, sa table recouverte d’un drap aux aspects de marbre, derrière lui, un simple drap noir. C’est l’éclairage, magnifiquement maîtrisé qui donne toute sa force à ce live sublime. C’est à ses copains Club Cheval du label Bromance qu’il laisse la place, et la différence s’en ressent dans cette techno-house bien trop club pour l’heure qu’il est. Je décide donc de partir voir Nathan Fake (lire plus haut), et revenir pour le DJ Set de Brodinski et Gesaffelstein, qui s’attaquera aussi bien au Viol du moins barbu des deux (il faut suivre) qu’à TNGHT ou Daft Punk, voilà une efficacité bienvenue pour clôre cette soirée.

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 Partie 3 : Étirements

Le cinquième commandement disait de se joindre à la foule le samedi, ce qui a été fait sans regrets. C’était aux joyeux lurons de Naïve New Beaters d’ouvrir le bal, ce qu’ils ont fait avec plus d’humour que d’efficacité. Si les anciens tubes cartonnent, les nouveaux morceaux peinent à conquérir, et les blagues sur scène lassent vite. Mention spéciale aux quatres palmiers gonflables disposés des deux côtés de la scène et qui n’ont pas arrêté de tomber. John Talabot ayant annulé, c’est le jeune Madben qui le remplace avec brio, grâce à un set efficace orienté techno. On poursuit la soirée avec Don Rimini et son monument indescriptible (disons que c’est un monolithe) aux dimensions gigantesques. Visuellement, l’ensemble a beau être impressionnant, les effets sont assez pauvres. Quant au son, il est rarement très élaboré (de l’inconvénient de mixer sur un tablette tactile, aussi grande puisse-t-elle être) mais reste diablement efficace. On a alors droit aux deux compères rigolards : Bambounou vs. French Fries. Un set qui a semblé interminable et dont on a longtemps attendu la montée, qui n’est jamais venue.

L’occasion de quitter les lieux avant la fin pour se placer devant Para One, qui a décidé de se faire attendre en restant sur la scène, sous les spots, devant son ordinateur, pendant dix minutes, sans aucun son. Alors que l’impatience grandissait, voilà le grand monsieur qui débute enfin un live consacré majoritairement à son nouvel album. En toute logique, c’est une tonne de sons distordus qui sont au programme et qui offrent un certain de plaisir avant que nos oreilles explosent. Là encore, on finit par prendre la fuite avant la fin. L’occasion de discuter avec les festivaliers amassés dans le froid de l’espace fumeur avant d’aller voir Erol Alkan en DJ Set. Si le producteur de renom s’était montré décevant à Panoramas, ici il réalise un set remarquable dont on a gardé que trop peu de souvenirs, les jambes tiraillées étant poussées à bout par les beats bien trop dansants de l’Anglais quarantenaire. C’est à Kavinsky de clôre le festival, et quelle triste clôture… Si son début de set était correct, on a bien vite pensé qu’il a simplement été chercher dans iTunes la playlist de sa petite sœur. Ainsi s’enchaînent les tubes, de Nirvana à Rage Against The Machine, de M.I.A à Daft Punk ou, plus intéressant, de Gesaffelstein à Club Cheval, pour finir sur le très attendu Nightcall, livré sans surprise aucune à la toute fin du set.

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 Partie 4 : Réconfort(s)

Ainsi se clôt amèrement l’édition 2012 du Festival Scopitone, pas avare en défauts (manque flagrant de toilettes, pas d’eau gratuite à disposition) mais dont les améliorations étaient notables : une agréable refonte des lieux, une décoration et des visuels assez agréables et bien utilisés mais surtout une programmation toujours plus affinée (à quelques tristes exceptions près).

Toujours est-il qu’on rentre de Nantes de très beaux souvenirs plein l’esprit (Gesaffelstein en tête) et qu’on oubliera vite les ratés de cette édition (C2C, Kavinsky).


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Par Rémi Lemaitre
posté le 01 octobre à 14:23

Une autre vision du festival, un autre livereport ici : http://www.fm-r.info/forum/viewtopic.php?id=15675 On se complète presque vu qu'on a pas vu les mêmes soirées :)