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Police Fédérale Los Angeles

Publié le 28 septembre 2012 par Olivier Walmacq

Un flic souhaitant venger son collègue se met en tête de coffrer son tueur, un blanchisseur d'argent...

Affiche française - Police fédérale, Los Angeles

La critique fédérale de Borat

Après deux échecs cuisants, William Friedkin revient sur le devant de la scène avec Police Fédérale Los Angeles ou To live and die in LA en VO. Le succès est cette fois là mais curieusement le film est complètement oublié de nos jours. C'est à peine si j'ai pu le voir sur le câble en faisant attention à la programmation et pas sûr que vous le trouveriez facilement sur le net en DVD, qui plus est chez la MGM, connue pour foirer les trois-quarts du temps des éditions que ce soit des classiques avec des sous-titres français invisibles dans les bonus ou les fonds de tiroir comme ici évidemment dans des éditions simples sans aucun bonus. On y retrouve un sacré casting formé de William "Grissom" Petersen, Willem Dafoe, Dean Stockwell, John Pankow (certains se souviendront peut être de son rôle dans la série Dingue de toi avec Paul Reiser et Helen Hunt), Debra Feuer, John Turturro, Darlanne Fluegel et Robert Downey Sr (le papa d'Iron Man donc). Comme je le disais, ce film est très peu connu du grand public, victime peut être de la période dans laquelle il est sorti. Et pour cause, PFLA (vous me permettrez l'abréviation je pense) est assez ancré dans les années 80 jusque dans sa musique.

Certains passages de la bande-originale du groupe new wave Wang Chung sembleraient parfois sortir d'un épisode de Deux flics à Miami (d'ailleurs on ne sera pas étonné de retrouver le groupe sur la bande-originale du jeu-vidéo GTA: Vice City, concentré sur les années 80), la crasse en plus. Et oui, Friedkin a beau revenir à un cinéma plus grand public (en d'autres termes, moins casse-gueule que Le convoi de la peur et Cruising), il reste toujours cet anti-Hollywood n'hésitant à dézinguer ses personnages sauvagemment et même ceux dont on ne pensait pas. Imaginez vous un bel impact de fusil à pompe dans la tête! Parfois la scène est montrée intacte, en direct, parfois on passe à autre chose. C'est le cas du moment où le collègue de Petersen se fait dézinguer par un Willem Dafoe toujours aussi percutant. Il n'y a pas à dire, cet acteur a un incroyable charisme pour incarner des méchants. C'est encore le cas ici où il incarne un blanchisseur d'argent particulièrement psychopathe. Il est intouchable et si ce n'est pas le cas, vous passerez à la casserole. Comme vous avez pu le lire, nous ne sommes pas dans le même univers que dans French Connection.

Rien à voir avec des faits réels ou un quelconque trafic de drogue. Certes la violence est là voire plus que dans le précédant film cité (sûrement dû au fait que Friedkin a fait Cruising depuis) mais nous ne sommes pas dans le même univers. Nous suivons donc un jeune flic incarné par le futur leader des Experts (qui se fait doublé par Patrick Poivey) bien préparé à faire payer à Dafoe l'assassinat de son coéquipier. D'ailleurs, le personnage voit son comportement changer de plus en plus, au point de péter les plombs. Il a envie de passer à l'acte pendant son infiltration dans le milieu de Dafoe mais il n'y arrive pas. Petersen s'avère particulièrement étonnant, voire très charismatique. Dommage qu'il n'a pas réussi à percer après ce film et Le sixième sens de Michael Mann, car il aurait vraiment pu avoir une meilleure carrière. Et ce même avec le triomphe de la série de CBS. Et puis, outre faire un excellent polar, Friedkin nous offre une des plus grands moments du cinéma des années 80. Une course poursuite qui surpasse même celle pourtant incroyable de French Connection. Plus longue, encore plus stressante, plus torturé. Une dizaine de minutes monumentale et qui se doivent d'être vu par tous et même ceux qui ne connaissent pas ce grand cinéaste.

Un polar nerveux shooté magistralement par un Friedkin en forme et très bien interprété.

Note: 17.5/20

PS: Vous remarquerez que votre cher Borat est très gentil puisque les photos se faisant rare, le film est en intégralité sur l'article. En VO non sous titrée certes, mais pas incompréhensible! Donc cinéphiles, garde à vous si vous ne voyez pas!


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