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"La Dame du manoir de Wildfell Hall" d'Anne Brontë

Par Secriture @SEcriture

 

Merci à L&P Conseils et aux éditions ArchiPoche.

L'arrivée de Mrs Helen Graham, la nouvelle locataire du manoir de Wildfell, bouleverse la vie de Gilbert Markham, jeune cultivateur.

Qui est cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel lourd secret cache-t-elle ? Sa venue alimente les rumeurs des villageois et ne laisse pas Gilbert insensible. Cependant, la famille de ce dernier désapprouve leur union et lui-même commence à douter de Mrs Graham... Quel drame s'obstine-t-elle à lui cacher ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ?

Publié en 1848, La Dame du manoir de Wildfell analyse la place des femmes dans la société victorienne. Considéré comme l'un des tout premiers romans féministes, il entretient de nombreux liens avec Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë et s'inspire de la descente aux enfers, de l'alcoolisme et de la débauche de leur frère Branwell, mort entre leurs bras.

[...] ce qui attire souvent l'amoureux fait le malheur du mari.

Romantique dans l'âme sans doute, je ne pouvais résister à cette charmante lecture. C'est donc avec envie et bon espoir en une excellente lecture que j'ai entamé "La Dame du manoir de Wildfell Hall" (aussi nommée "La recluse de Wildfell hall" selon les traductions). 

Tout d'abord, la structure du récit est assez intéressante (bien qu'assez invraissemblable quand on y réfléchit). Il s'agit en effet d'une lettre que Mr Gilbert Markham envoie à son ami et beau frère (or, une lettre de plusieurs centaines de pages, cela sonne de façon plus qu'improbable même pour l'époque, mais passons sur cet infime détail). La forme imbriquée des récits est accrocheuse puisqu'elle permet une incursion dans deux points de vue, et ainsi l'intérêt du lecteur se trouve renforcé au fil des changements de narrateurs. 

"La Dame du manoir de Wildfell Hall" c'est le portrait d'une femme, la déchéance d'un homme, un amour impossible, des contraintes sociales pesantes ; bref, un panorama réaliste sur la société du milieu du 19ème siècle. La jeune et belle Helen représente à elle seule la rage et la mélancolie des femmes de son temps. Anne Brontë exprime à travers son personnage une sorte de malaise vis à vis de la société et des normes mais aussi une soif d'indépendance et de changement ainsi qu'une critique aiguisée de certains comportements extrèmes qu'elle récuse. Ce roman, considéré tantôt féministe, tantôt choquant, se démarque ainsi par une plume assurée et une verve parfois crue aux vues des canons de l'époque. Les soeurs Brontë montrent à nouveau leur différence et leur envie d'exprimer un certain mal-être en se servant de leurs propres expériences comme support à leurs récits.

Bien que peu connu, ce roman est selon moi un de ces chefs-d'oeuvre qui méritent d'être lus et appréciés. 

Le seul bémol de ma lecture serait sans doute les quelques fautes de frappes. A ce propos, j'ai lu sur le net (notamment le blog des Livres de George) qu'il existait de nombreuses versions et traductions de ce texte et que des différences assez visibles s'y trouvaient. Je ne saurais dire laquelle il est préférable de lire, en tous les cas, je ne peux que vous recommander le roman. 


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