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Des hommes sans loi de john hillcoat : john wayne vs al capone

Publié le 30 septembre 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

« 1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires. » (Oui on sait, le film est sorti il y’a déjà deux semaines).

 DES HOMMES SANS LOI DE JOHN HILLCOAT : JOHN WAYNE VS AL CAPONE

« Pour quelques gouttes d’alcool »

Là où certains réalisateurs ont situé leur histoire dans les grandes villes, John Hillcoat (réalisateur) et Nick Cave (scénariste) se sont intéressés à la vie des Bondurant, trois frères et accessoirement trafiquants de whisky dans l’arrière pays américain. C’est pendant la Prohibition que se déroule le film, une période à laquelle de nombreux films font référence : Les Sentiers de la Perdition, Public Enemies, Miller’s Crossing, Il Etait Une Fois en Amérique ou encore – probablement le meilleur d’entre eux - Les Incorruptibles de Brian de Palma.

Présenté au Festival de Cannes 2012 (sélection officielle), Des Hommes Sans Loi est adapté du livre de Matt Bondurant, petit-fils de Jack Bondurant, le personnage principal incarné par Shia Laboeuf. En plus de l’ex-star de Transformers, le réalisateur australien a eu la chance de s’offrir un casting de luxe : Tom Hardy (The Dark Knight Rises, Inception, Bronson), Jessica Chastain (Take Shelter, La Couleur des Sentiments), Guy Pearce (Memento, La Route) et Gary Oldman (The Dark Knight Rises, Léon, La Taupe).  Mais cela ne suffit pas. Certes les performances de Tom Hardy et Shia Laboeuf sont impressionnantes, mais le personnage de Guy Pearce (un agent fédéral) est trop caricatural, et les apparitions de Gary Oldman en gangster sont trop brèves pour pouvoir apprécier le talent de ce grand acteur. Dommage qu’il n’ait pas occupé une place plus centrale dans le film.

John Wayne VS. Al Capone

Passé les légers problèmes de casting, Des Hommes sans Loi se révèle être un bon film, à la croisée d’un western et d’un film de gangster. Les scènes d’action sont très réussies : comme dans Savages, pas trop nombreuses mais bien mises en scènes et assez bien filmées, ce qui lui procure un air plutôt réaliste (bon à part l’histoire du cou, ceux qui l’ont vu comprendront..). Pour un film historique, le souci des réalisateurs est de parvenir à faire oublier au spectateur que les décors, les voitures et les costumes ne sont que des reconstitutions. Ici le pari est gagné, et l’ambiance semble authentique.

Cependant, on a comme une impression de déjà-vu : le scénario est en effet assez classique, et trop linéaire à mon goût. Pas d’intrigue de second plan (à part les histoires d’amour assez vite expédiées) ce qui est assez regrettable. On prend quand même un grand plaisir à le regarder et, chose assez surprenante, les deux heures passent très rapidement !

Et finalement…

Aussi, le tintamarre du festival de Cannes aura peut-être suscité trop d’attente auprès du public – dont moi, qui suis un grand amateur de films de gangsters. Ce n’est cependant pas le premier film à s’intéresser à ce sujet : Public Enemies l’avait fait trois ans plus tôt. Deux films assez similaires finalement, nous laissant un petit arrière-gout d’inachevé, même avec un casting de haut vol. Globalement, Des Hommes Sans Loi est tout de même une réussite : peu de films se risquent en effet à explorer cette époque, préférant offrir aux spectateurs des spectacles visuels impressionnants, au lieu de mettre leur priorité sur le scénario ou les acteurs.

On notera la sortie prochaine de Gangster Squad, un film de Ruben Feischer – réalisateur de Bienvenue à Zombieland – qui réunira Ryan Gosling, Emma Stone, Sean Penn, Josh Brolin, Nick Nolte et Robert Patrick. Prévu pour le 6 février 2013, le film racontera la lutte de policiers de la LAPD contre le crime organisé dans les années 1940. Tiens tiens, on dirait qu’on s’est inspiré des Incorruptibles…


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