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Cinéma: "Doudege Wénkel" de Christophe Wagner

Publié le 03 octobre 2012 par Paulo Lobo
Hier soir, j'ai vu "Doudege Wénkel" de Christophe Wagner, film dont j'attendais beaucoup mais qui m'a largement déçu. Il faut dire que le marketing avait été bien préparé, suscitant tout un élan de désir autour d'un imaginaire de cinéphile: film noir, tournage dans les ruelles de la vieille ville, ambiances de nuit et sous la pluie, héros sombres et accablés par le destin, le côté obscur du Luxembourg, etc. Toutes ces évocations ont été dans ma tête avant de voir le film, mais elles se sont vite dissipées après une dizaine de minutes de projection. Entendons-nous bien, la réalisation est très correcte sur le plan technique - la caméra est alerte et agile, la lumière bien travaillée, le montage très précis, la bande-son soignée- mais justement on en vient plus rapidement à nous concentrer sur le scénario, la mise en scène et l'interprétation. Et c'est à ces niveaux que je n'ai pas du tout accroché. L'histoire m'a semblé peu inspirée, avec des ingrédients qu'on a décidé d'assembler mais dont l'agencement apparaît comme pesant et laborieux. Prenez des personnages de flics désabusés, compliquez-leur la vie personnelle et lâchez-les sur une histoire de meurtre sur fond de mafia financière. Tous les clichés sont là, il ne manque même pas le méchant homme de garde bosniaque. Ça ne colle pas, les personnages ne sont pas assez creusés, ils s'agitent et se démènent mais leur psychologie et leurs motivations restent trop à l'état d'esquisse. Le film souffre aussi de problèmes de rythme, certaines séquences sont trop bavardes, trop explicatives et nuisent au crescendo du suspense. Les acteurs composent des figures stylisées mais peinent à leur donner de la chair et de la sueur - à l'exception de Luc Feit et d'André Jung.
Il y a quand même pas mal de choses prometteuses dans "Doudege Wénkel", notamment un vrai savoir-faire technique, une sensibilité par rapport aux lieux et espaces et une certaine fébrilité dans la façon de raconter qui se révèle pleinement dans les moments les plus intenses.
Il ne manque plus qu'une histoire plus solidement écrite et une plus grande audace dans le délire visuel, quelque chose qui fasse plus cinéma et moins fiction de télé. Je suis sûr que Christophe Wagner a l'étoffe pour aller plus loin.

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