La première fois que j'ai entendu parler de Justin Trudeau c'est à la mort de son père.
Pierre Eliot avait un ego surdimensionné, il est donc normal de penser qu'il prenait toute la place dans la famille. Les enfants de personalités très publiques ne sont jamais obligés d'être eux-mêmes, du domaine public. Justin n'était alors pas tellement public.
Mais quand on a été premier ministre du pays, on a le pouvoir pour la vie. Le pouvoir c'est séduisant. Ça a dû plaire à Justin. Quand Pier Eliot est décédé, je travaillais pour AstralbientôtBell. Quelqu'un avait installé une télévision géante sur un chariot afin que l'on puisse suivre les funérailles de PET en direct tout en travaillant.
Tout de suite, Justin, alors enseignant d'art dramatique en Colombie-Britannique, m'était sérieusement tombé sur les nerfs. Il avait fait tout un spectacle de son passage au Québec. Les médias étaient tous tombés sous son "charme". On lui avait donné beaucoup de visibilité un peu partout. De toute évidence, on sentait que Justin avait enfin son heure de gloire et qu'il courait les caméras. Il avait complètement détourné les funérailles de son père en le dénaturant complètement. Il avait martelé à plusieurs reprises le mot "respect" en parlant de PET en pleine Cathéderale. Blasphème. Si il y a un seul mot qui ne caractérise pas et ne caractérisera jamais Pierre Eliot Trudeau, c'est bien le mot "respect". Justin avait complètement réécrit qui était son père au point qu'il faisait réaliser aux plus lucides qu'il trichait.
Justin donnait aux caméras le show qu'ils attendaient. Comme le professeur de théâtre qu'il était devait l'enseigner à ses élèves de B.C. Mais il disait de totales niaiseries sur celui qui avait été cocufié par des Rolling Stones. Justin avait fait un tour de piste avec une personalité, un ton, qui donnait des frissons...d'horreur. Un peu comme Céline Dion quand elle en met un peu trop. Une nausée certaine.
Au travail où j'étais, une petite madame s'émouvait partout où je m'irrittais et j'avais échappé en sa direction un "You know, assholes die too". Elle avait dû penser à ma mort. (Ironiquement c'est elle qui est morte aujourd'hui! paix ait son âme).
Je l'ai donc tout de suite détesté. Il se comportait tout à fait comme "le frère du milieu" (ce qu'il est) qui demanderait un excès d'attention puisqu'il n'est ni l'ainé, ni le bébé. Comme celui qui n'a rien de particulier mais qui voudrait dont être unique, lui aussi.
Ayant enfin la maison à lui tout seul, il semblait faire un gros party avec lui bien au centre, party auquel je ne voulais pas du tout assister. Go back to B.C. je pensais, on a déjà Julie Snyder à blairer dans le genre insupportable.
Mal m'en pris, il a dû m'entendre dans ma médisance, et il a exercé vengeance. Il nous est revenu presque tout de suite et a tenté de se rendre utile au parti Libéral Fédéral.
Il s'est fait élire en 2008 dans la circonscription de Papineau malgré la vidéo la plus détestable de l'histoire de la politique du Canada d'Amérique. (si vous ne vous êtes pas rendu plus loin que 1:05 sur cette vidéo vous n'êtes pas anormal)
Il n'a pas d'idées autant qu'il veut se faire aimer.
Et avoir un peu d'attention.
Ce qui lui a manqué, coincé entre Alexandre et Michel lorsque plus jeune.
Je ne me souviens pas si son mariage avait été télévisé mais je me souviens d'avoir pensé que j'en savais déjà trop sur lui et sur celle qui l'aimait. Comment fait-on pour aimer celle qui aime celui que vous n'aimez pas?
Depuis la semaine passée, le secret le moins bien gardé a été éventé.
Il se présente comme un candidat à l'investiture de la chefferie du parti Libéral.
Et il va gagner.
Je ne peux m'empêcher de voir en lui un imposteur.
Un acteur.
Un détestable acteur (car j'ai du respect envers certains acteurs/actrices).
Si tout se déroule comme je le crois, aux prochaines élections canadiennes, j'aurai le choix de voter pour un tory de droite, religieux, mysogine et néolibéraliste, un clown, un parti presque mort ou un barbu un brin réactionnaire.
Mon pays est désagréable.
Parce qu'il n'existe pas.