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A gauche, c’est la fracture ouverte

Publié le 12 octobre 2012 par Lecridupeuple @cridupeuple

Mon édito dans Médiavox jeudi 11 octobre 2012

C’est une journée extrêmement lourde de symboles que nous avons vécue ce mardi 9 octobre. Elle a été l’occasion d’une fracture terrible, de celles qui laissent des marques profondes, indélébiles même, au sein des gauches françaises. D’un côté, le parti socialiste a voté avec la droite le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe (TSCG) ; de l’autre, le Front de Gauche était dans la rue aux côtés des salariés en lutte qui ont manifesté pour la défense de l’emploi et de l’industrie dans notre pays.

A gauche, c’est la fracture ouverte

La journée a bien mal commencé. Aux environs de 10h, les salariés de PSA et les Licenci’elles, regroupant une vingtaine d’entreprises en lutte, se sont invités une nouvelle fois au Mondial de l’automobile. Le gouvernement, pourtant les yeux rivés sur la constitution d’une majorité « socialiste » en faveur du traité, a tout de même trouvé le temps d’envoyer les CRS cogner les manifestants. Tant qu’à y aller dans la symbolique, autant ne pas lésiner sur les détails.

L’après-midi, le même gouvernement a fait monter au front sa majorité « socialiste » étriquée pour défendre un Traité négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, dont pas une virgule n’a été retouchée, contrairement à ce que clame haut et fort François Hollande. L’ajout d’une annexe sur la croissance - qui n’a aucune vocation contraignante - constitue une belle poudre aux yeux quand le même résident de la République ne se fixe comme objectif que de « rétablir la compétitivité des entreprises » en abaissant « le coût du travail ». Qu’il est le loin le temps où les tenors socialistes condamnaient ce vocabulaire emprunté à la droite.

A gauche, c’est la fracture ouverte

La preuve a été faite que la France est le pays européen dont la compétitivité est la plus élevée, notamment depuis l’instauration de la flexibilité par la 2e loi Aubry instaurant les 35 heures mais surtout l’annualisation du temps de travail. Les exonérations de la part employeur pour les cotisations sociales - qui concernent les salaires inférieurs ou égaux à une fois et demie le SMIC - n’ont pas empêché le nombre de chercheurs d’emploi de croître. Or, c’est bien dans cette direction que le gouvernement socialiste se dirige une nouvelle fois, cédant aux caprices de l’organisation politique de droite baptisée MEDEF.

Le Front de Gauche, ce mardi 9 octobre, a fait le choix d’être dans la rue aux côtés des quelque 90 000 salariés qui ont battu le pavé dans 8 villes de France. Répondant à la consigne de la CGT, j’ai moi même fait grève, perdant par là une journée de salaire. Contrairement à une légende tenace, on n’est pas payé quand on fait grève. Avec mes camarades du Front de Gauche, j’étais à ma place. Nous nous battons en effet depuis des années pour l’emploi et pour l’industrie. C’est aussi pour cela que nos députés ont voté contre le TSCG à l’Assemblée ce mardi 9 octobre. Ce traité austéritaire va priver l’Etat des moyens de soutenir l’activité économique. La règle d’or nous privera d’assurer aux chercheurs d’emploi la redistribution de leurs cotisations sociales.

 

A gauche, c’est la fracture ouverte

Il y avait un choix à faire ce mardi 9 octobre. Le Parti socialiste assume le sien : il s’est allié à l’UMP pour faire adopter un traité dont la Grèce nous montre le sens politique. Le Front de gauche prend sa place dans le combat pour l’abrogation du TSCG. A gauche, c’est la fracture ouverte.

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Bonus vidéo : Machine Head « This Is The End »


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