Année : 2010
Genre : Horreur / Film A Sketchs
L'histoire : Une femme est attirée par un étrange bâtiment et y pénètre. Assise dans une grande salle, elle assiste à un spectacle étrange ou un personnage lui raconte sept histoires sur le thème de la peur.
La Critique De Titi70 :
Projeté au festival de Gerardmer 2012 ou il avait été nominé ainsi qu'au Festival du film Européen de Strasbourg la même année, The Theatre Bizarre est, à la base, un hommage au Théâtre Du Grand Guignol, ou des spectateurs divers venaient frissonner devant des pièces de théâtre macabre et cela, jusqu'en 1963 ou tout fut arrêté pour cause de concurence trop forte avec le cinéma.
The Theatre Bizarre est, à l'origine, une initiative du cinéaste David Gregory qui, via son label Metaluna, décide de réunir plusieurs légende du fantastique pour sept histoires différentes.
Une seule consigne imposé à tout les cinéastes qui doivent travailler avec un budget limité, que ces petits films n'excede pas dix minutes. les metteurs en scènes sélectionnés oeuvrent donc tous dans le genre et ont également en commun des univers bien particulier et surtout loin de toute censure.
Comme il fallait s'y attendre, le film arrive chez nous directement dans les bacs Blu/Ray et DVD en ce mois d'octobre, auréolé d'une sacré réputation (des gens se seraient évanouies ou serait sortie pour vomir à la vision du sketch de Karim Hussein). Quoi qu'il en soit, une suite est déjà annoncé avec les participations, notamment, de Alexandre Bustillo, Pascal Laugier, Xavier Gens et Gaspar Noé.
Si pour ce premier opus, on a du joli monde derrière la caméra, c'est également le cas devant puisqu'on retrouve notamment Udo Kier en narrateur.
Il faut bien l'avouer, le résultat finale est assez inégale, ce qui parait finalement assez logique vu les personnalités très différentes des cinéastes.
The Theatre Bizarre s'ouvre par un prologue tourné dans un vrai théâtre situé à Broadway qui donne immédiatement le ton et servira de fil rouge durant tout le film. Justement baptisé Theatre Guignol, il met en scène une jeune femme qui se retrouve dans une grande salle de théâtre pour assister à un spectacle de pantins, le tout dirigé par un curieux personnage qui va lui faire découvrir plusieurs histoires, mais, peut être aussi bien plus.
Segment assez étrange ou Udo Kier philosophe sur la mort et que l'on doit à Jeremy Kasten (le remake du film Wizard Of Gore). Cette partie, si elle est intrigante, à tendance à demeurer trop énigmatique pour convaincre totalement, y comprit dans une fin pas vraiment clair pour le spectateur que je suis. Reste, encore une fois, le plaisir d'entendre et voir le grand Udo Kier assez en forme pour l'occasion.
La première histoire à ouvrir le bal est The Mother Of Toads, signé par Richard Stanley qui s'est fait connaître dans les années 80 avec Hardware, puis disparu durant plusieurs années. A noter que ce segment est produit notamment par Jean Pierre Putters, le créateur du magazine Mad Movies, dont le nom figure également comme responsable du casting. C'est peut être donc à lui que l'on doit la présence toujours agréable de Catriona Mc Coll, égérie de Lucio Fulci à la fin des années 70 et dont les cris résonnent encore dans la mémoire des cinéphiles.
L'histoire se déroule en France et raconte comment un couple de touristes assez mal assortis (il aime tout ce qui est ancien, elle reste une fille superficielle) font la connaissance, dans un marché, d'une femme vendant de curieux objets. Après lui avoir acheté des boucles d'oreilles en formes de pentagramme, celle ci leur avoue qu'elle possède une édition original du fameux Necronomicon. L'après midi même, le bonhomme se rend avec sa compagne voir cette étrange femme. Il n'en ressortiront pas vivant, car, les apparences peuvent parfois être trompeuse.
Si il demeure assez classique sur le plan du scénario, The Mother Of Toads (littéralement La Mère Des Crapaud, ce qui vous donne une idée de la menace pesant sur le couple) s'inscrit pourtant sans mal comme le meilleur de l'anthologie tant sa réalisation en fait un objet angoissant, sanglant et prenant. Une sacré réussite de la part de Richard Stanley avec une Catriona Mc Coll parfaite et diabolique, ce qui n'est pas le cas des deux autres membres du casting, mais, ça n'attenue pas le plaisir de ce premier segment mystique.
La seconde histoire s'intitule I Love You. Elle est signé Buddy Giovinazzo, un cinéaste plutôt classifié underground. L'histoire se déroule quasi intégralement dans un appartement ou un homme se réveille dans sa salle de bain, le corps couvert de sang. Incapable de se rappeler ce qui lui est arrivé, il voit alors débarquer sa femme qui lui annonce qu'elle souhaite le quitter, car, fatiguée de sa jalousie maladive. L'homme tentera par tout les moyens de lui faire comprendre son amour (y comprit coucher avec elle), en vain. Et la présence, par la suite, du nouveau compagnon de celle ci ne va pas arranger les choses.
Le réalisateur signe un petit film convaincant et bien fichu, pourvu d'une fin attendu, mais, néanmoins efficace plutot bien interpreté. A travers ce segment, Buddy Giovinazzo parle surtout d'amour et comment celui ci peut devenir rapidement possessif et destructeur.
La troisième histoire est, à mon sens, l'une des plus faibles. Pourtant, on la doit au maquilleur de légende devenu cinéaste et comédien, Tom Savini (qui remplace Greg Nicotero, prévu à l'origine, mais, bloqué sur la saison 2 de la série The Walking Dead). un homme qui, sur le plan de l'horreur, n'a plus grand chose à prouver (ses travaux sont reconnus et, niveau réalisation, on lui doit le très bon premier remake de La Nuit Des Mort Vivant).
The Wet Dreams commence avec un rêve ou un homme infidèle est en compagnie d'une charmante jeune femme. Tout se déroule bien jusqu'a ce qu'il s'appercoive que celle ci à une paires de pinces à la place du vagin pret à lui couper ses parties intimes. Au réveil, l'homme frappera par erreur sa femme, mais, vu son visage remplis de blessures, ce n'est pas la première fois. La suite de l'histoire révélera que le type est constamment la proie de ce genre de rêve ou il finit à chaque fois castré, à tel point qu'il est suivit par un specialiste, incarné par Tom Savini lui même. Mais, au final, tout ceci n'est il vraiment qu'un rêve ?
Quand je disais que ce segment m'avait semblé parmi les plus faibles, ce n'est pas au niveau des maquillages. Non, la dessus, Savini assure toujours avec des scène bien gore. Par contre, le scénario est clairement trop alambiqué et, au final, demeure confut et pas franchement crédible. En plus, les comédiens ne sont vraiment pas au niveau et, pour ma part, j'ai finit par me demander vraiment ce que Tom Savini avait voulu raconter avec ce segment.
La cinquième histoire est signé Douglas Buck, un nom qui peut inspirer autant d'envie que de craintes, selon si on est fan du travail du bonhomme ou pas. Quoi qu'il en soit, ses précédentes réalisation n'ont pas laissé indifférent et c'est encore le cas ici puisque The Accident est le segment le plus atypique du film. Pour tout dire, ce n'est mème pas un film d'horreur.
L'histoire est celle d'une fillette en voiture avec sa mère et qui découvre un accident sur la route, impliquant deux conducteurs de moto et un animal sauvage. Paralysée, la gamine assiste aux évènements et, en parallèle, interroge sa mère le soir même sur ce qui s'est passé.
Si ce segment s'avère intéressant et bien joué, il souffre surtout du fait qu'il n'y a pas de scénario derrière, juste une base qui ne mène qu'a la conclusion que la mort, c'est pas bien. Résultat, si The Accident possède une très belle réalisation, il est dommage que le fond tourne à vide et demeure finalement un peu trop simpliste.
Passons maintenant à la sixième histoire, Visions Stains, que l'on doit à Karim Hussain, cinéaste ayant notammement collaboré avec l'espagnol Nacho Cerda. A noter que le metteur en scène devait s'atteler à une autre histoire, mais, celle ci exigeant un trop gros dépassement de budget, fut finalement écartée.
Tout commence avec l'assassinat d'une SDF par une autre femme qui, après l'avoir achevée, lui plante une aiguille dans l'oeil avant de s'injecter au même endroit le produit obtenu. Une voix off nous explique alors que la meurtrière prélève un liquide sur ses victimes et se drogue afin d'avoir les souvenirs de la personne décédée qu'elle retranscrit sur des feuilles. Seulement, comme souvent quand on veut tenter des expériences, la jeune femme voudra aller trop loin et le paiera cher.
Malsain et dérangeant, Visions Stains s'avère aussi très bien interprété et réalisé. Par ses thèmes comme la recherche du bonheur et l'addiction à la drogue, il demeure le plus intéressant avec le segment de Richard Stanley. En tout, ça reste mes deux préférés, ce qui est loin d'ètre le cas du dernier court métrage.
Soyons clair, Sweet est sans aucun doute le plus sanglant, trash, barré et frappadingue des segment de The Theatre Bizarre avec des scènes de bouffes absolument dégueulasse qui rendrait presque allergique à toute forme de nourriture.
L'histoire commence de manière simple avec une femme qui annonce à un homme son désir de le quitter tandis que celui ci se lamente d'amour pour elle. Dans le même temps, des flash-back nous révèle les moments du couple ou la jeune femme gavait de toute les manière possible (y comprit avec un masque ou une paille) son compagnon de divers pâtisserie.
Au final, notre homme servira de plat principal pour une conférie de cannibales adepte du fétichisme culinaire. Porté par un jeu des comédiens outrancier, bardé de couleurs fluo et presentant un couple très mal assortit, ce ségment signé David Gregory (cinéaste et initateur du projet, je le rappelle) devient à ce point écoeurant que j'ai personnellement failli m'arreter plusieurs fois pour aller vomir avant une scène de décapitation et un festin antropophage bien gore. Etonnant que personne n'ai eu de malaise devant cette dernière histoire.
Au final, The Theatre Bizarre demeure inégale par les qualités diverses de ses histoires, mais, son audace et le vent de libérté (d'ou son interdiction aux moins de 16 ans) qu'il fait souffler en fait un film extremement précieux.
Note : 12/20