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La Repentie

Par Luc24

La critique  

La Repentie
Portrait obsédant d'une femme fatale en quête de rédemption

Deux hommes à un parloir. Ils parlent d'une femme qui semble-t-il à briser leur vie et leur coeur. Le genre de femme fatale dont on ne se remet pas. Cette femme (Isabelle Adjani) nous la retrouvons en train de prendre un train à destination d'Antibes. Toute de noir vêtue, elle se balade avec son baladeur. Comme si elle était seule au monde, elle s'abandonne parfois à la musique et peut en plein milieu de la rue s'adonner à une chorégraphie improvisée sur "The last goodbye" de Jeff Buckley. Cette femme c'est...on ne sait pas. Elle va de salon de coiffures en bar puis vers des hôtels prestigieux pour trouver du travail. Et a chaque fois elle emploie un nom différent. Sans argent, sans repères, elle est bien partie pour passer la nuit dehors. Mais les femmes les plus fatales , c'est bien conu, finissent toujours par s'en tirer. Alors qu'on la croyait au bout du rouleau, notre mystérieuse inconnue va faire la rencontre d'un homme vieillissant (Sami Frey)qui ne va pas manquer de se laisser intriguer. Et voilà qu'elle devient une sorte d'escort girl pour lui, payée pour lui parler d'elle, pour l'accompagner à des soirées...L'homme est renfermé sur lui-même, presque aussi mystérieux qu'elle et petit à petit ces deux êtres perdus vont apprendre à se découvrir et peut être s'aimer. Sauf que , ce qu'ils ne savent pas c'est qu'un des ex de la belle (Samy Nacéri) est à sa recherche. Et il est sérieusement remonté...

La Repentie

Bien que leur cinéma soit différents, Laetitia Masson et Catherine Breillat ont une particularité commune : celle de faire des films qui n'accordent pas toujours la critique, des oeuvres en marge des productions auteuristes habituelles, qui ne font pas beaucoup d'entrées mais autour desquelles s'exerce une étrange fascination, une curiosité. La Repentie n'est pas un film modèle. L'utilisation parfois abusive de la musique (bien que parfois celle-ci transcende les séquences) et les excès d'effets de style pourront en fatiguer plus d'un. Et ne parlons pas du caractère froid et un brin dépressif de l'ensemble des personnages. Et pourtant...Il y a la magie du cinéma qui se balade quelque part par là. D'abord il y a Isabelle Adjani, grande actrice qui livre une fois de plus une interprétation sensationnelle. Elle s'imprègne d'un fabuleux personnage de femme fatale en quête de rédemption mais qui flirte fréquemment avec une douce folie. Une femme au passé lourd et aux émotions complexes. Adjani séduit, manipule, balance ses répliques parfois acides avec naturel et grâce. Et elle nous fascine, l'actrice, mais aussi et surtout ce personnage de "Dame en noir". Laetitia Masson aime décortiquer l'amour, la complexité des sentiments mêlée à des destins d'êtres perdus et solitaires. Le duo Adjani/Frey fonctionne et on croit à leur amour naissant. On remarquera une fois de plus les qualités d'écriture de la réalisatrice/scénariste qui nous gâte avec des dialogues percutants et pertinents et des personnages savamment écrits. Pour toutes ces raisons, La Repentie est un film qui passionne, qui obsède et qui pour certains pourra peut être provoquer un rejet. Une oeuvre de cinéma, en somme.

 

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