Les Bonzini tiennent 'la Pataterie' dans une zone commerciale. Leur fils ainé, Not, est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère, Jean Pierre, est vendeur dans un magasin de literie. Quand Jean Pierre est licencié, c'est l'histoire d'une famille qui décide de faire la révolution... à sa manière.
"Le Grand soir" de Benoît Delépine, Gustave de Kervern
Avec : Albert Dupontel, Benoît Poelvoorde Sortie le 16 octobre 2012 Distribué par Ad Vitam Durée : 90 minutes Nombre de : 1 Film classé : Tous publics Le film : Les bonus : |
C’est un film désespéré, désespérant. Une platitude de bonnes intentions sur le mal-être des gens et le monde qui tourne autour d’eux. Indifférent, méchant. Deux frangins en rupture de ban donnent des grands coups de pieds dedans, mais ça retombe dans le vide. Ca fait flop, comme un pétard mouillé.
Malgré la bonne volonté de deux comédiens ad hoc au processus, Benoît Poelvoorde, et Albert Dupontel, la machine ne démarre jamais vraiment. Les débuts,pourtant prometteurs, donnent le tempo d’une comédie alerte, avec un enfilement de saynètes plus ou moins drôles, plus ou moins loufoques.
Poelvoorde dit Not est au taquet, qui ne manque pas une mariole et semble parfois même improviser de fort belle manière. Punk jusqu’à la « crêtitude », il faut le voir gesticuler devant la vitrine d’un restaurant à l’intérieur duquel les convives sont bien évidemment ahuris. Comme le sont tous ceux qui ont connu son frère Jean-Pierre (Dupontel), propre et net représentant de matelas dernier cri, mais qui n’en vend pas un et pète alors les plombs.
L’assaut est amorcé et l’on s’attend alors de la part de Benoît Delépine, Gustave Kervern et consort à un feu d’artifice, digne de leurs délires quotidiens et chroniques. Avec au passage la reconstitution du duo Areski-Fontaine (Brigitte Fontaine) qui ne manque pas de panache.
Mais rien d’absurde dans cette douce réalisation qui entraîne nos lascars à faire la nique aux proprios des pavillons de banlieue, avant de soutirer un ou deux yaourts dans le caddie des ménagères à peine effrayées.
Pour une scène de pendu qui mérite le détour, combien d’autres avortées pour un souffle trop court, une caméra bien timide. Cet arrière-goût de la France d’hier et d’aujourd’hui, le tandem nous le donne à voir et à entendre, sans procurer véritablement de sens à un récit qui s’effiloche au fil des errements de nos deux lascars.
Leur folie est ailleurs, bercée par des dialogues bien sentis, gentiment transgressifs, doucement subversifs.Pas de quoi dégraisser le « Mammuth ».
LES SUPPLEMENTS
- Le making of
En deux parties, allez savoir pourquoi, mais le résultat est intéressant. La première se passe surtout autour du concert punk, alors qu’Albert Dupontel évoque les conditions de tournage. « Avec eux il faut être sans arrêt en éveil, nous sommes sans cesse sollicités. » Ce que confirme à sa façon Benoît Poelvoerde « On n’a pas de scénario, on nous indique la direction et après ils réfléchissent pour la suite ».
« Avec le story-board on perd le hasard, des rencontres, on perd de l’âme » se défendent les deux réalisateurs que l’on retrouve sur le second volet qui se passe sur le parking et à l’intérieur de « La Pataterie », avec notamment la scène de l’aveu de la non-paternité
Kervern et Delépine expliquent leur film, tourné avec « de vrais punks, mais certainement les derniers et Didier Wampas dit d’ailleurs n’avoir jamais vu autant de punks dans ses concerts depuis des lustres ».
- L’équipe à Cannes
Ils sont ingérables et Brad Pitt ne comprend pas ce qu’il lui arrive.Ce qui doit être leur attaché de presse, au four et au moulin, n’arrive pas à contenir leur folle énergie. C’est du grand n’importe quoi, mais ça les amuse.
Et Didier Wampas avec une crête de bébé cadum et le nœud papillon ça, il faut le voir. Ça se termine bien évidemment par un concert des Wampas, là encore l’équipe fait son show et Dujardin les rejoint. Un grand moment.
- Les scènes coupées (22 mn)
J’aime beaucoup la toute première, où l’on voit le punk à chien déambuler devant des affiches de sport. C’est hautement symbolique. Comme les deux réalisateurs avouent être conscients de la nullité de certaines scènes, on ne leur donnera pas tort sur la plupart des séquences coupées, à l’image de ce rêve avec l’Indien qui se venge. Il faut la voir pour mieux l’oublier.
En bref
Le film
Les intentions des réalisateurs et des acteurs qui apparaissent clairement, ne vont jamais jusqu’au bout. Une réalisation timorée : un comble pour Poelvorde qui se démène comme un beau diable, mais tourne à vide…
Les bonus
Du making of aux scènes coupées, pas d'hésitation , il y a de quoi prendre encore un peu de plaisir