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Au Petit Hébertot, un moment de théâtre précieux...

Publié le 16 octobre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique sacco et vanzetti petit hebertot dau et catella

Belle, drôle et émouvante fut la soirée que nous passâmes dans cette petite salle du dix-septième arrondissement dont le récent changement de direction se constate déjà de manière significative sur son plateau. Les humoristes Dau et Catella y reprennent "Sacco et Vanzetti", pièce d'Alain Guyard qu'ils créèrent il y a trois ans à Avignon, et dévoilent toute l'étendue de leurs talents de comédiens en explorant des registres auxquels ils nous avaient peu habitués jusqu'à présent.

Cette histoire vraie qui inspira également le cinéaste Giuliano Montaldo en 1971 se déroule aux Etats-Unis durant l'entre-deux-guerres, dans le courant des années 20. Elle met en scène le calvaire de deux immigrés italiens, militants anarchistes, accusés d'un  crime qu'ils n'ont pas commis, et condamnés à la chaise électrique lors d'un simulacre de procès basé sur de faux témoignages récoltés au cours d'une enquête qui n'en fut pas une. Dans quel but ? Probablement celui de brider les envies de révolte, et endormir les masses par une politique sécuritaire "rassurante".

critique sacco et vanzetti petit hebertot dau et catella

De cet évènement, Alain Guyard a tiré un hymne à la liberté, à la vérité, au courage et à l'amitié d'une force certaine, poignant mais également plein de drôlerie et de poésie. Une formidable partition pour deux acteurs, aux personnages multiples. La dramaturgie est impeccable. Cloîtrés dans leur cellule, attendant l'exécution, les condamnés se soutiennent, se souviennent, revivent leur arrestation, leur procès, prennent les traits des policiers, des témoins achetés, du juge, de leurs proches, et donnent à voir les mensonges, le chantage, les pressions, les manipulations.

Dirigés d'une main de maître par François Bourcier, portés par des esthétiques sonores et visuelles à la fois simples et ultra soignées, au rythme du jazz, semblant échappés d'un film en noir et blanc, sans accessoire ou presque, Dau et Catella sont magnifiques. Graves et légers. Cocasses dans le burlesque, bouleversants dans le drame. Les deux complices emportent la salle dans un élan de sincérité totale, délivrant un message universel et intemporel.

Bravo !

Sacco et Vanzetti, d'A.Guyard / F... par juliobona


Photo : Caroline Coste


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