Cherokee | american spirit

Voilà il y a un peu moins d’un an, j’écrivais mon premier papier pour Across The Days. A l’époque j’avais voulu partager avec vous ma découverte d’un remix qui m’avait particulièrement marqué de par sa qualité et sa fraîcheur, celui de Something About Us par Cherokee (Lire l’article). J’avais d’ailleurs à l’époque mis le feu sur l’Internet sans le vouloir en qualifiant le duo comme étant la possible relève de Bangalter et Guy-Man (Coucou les haters des forums de fans Daft Punk).

11 mois plus tard, avec quelques articles à mon carquois et quelques poils de barbe en plus, je me retrouve de nouveau à DEVOIR vous parler du duo de petits génies que sont Dorian et Terrence. Le motif ? American Spirit, leur EP tant attendu qui pointe (enfin) le bout de son nez (j’avais oublié qu’il devait sortir, c’est dire comme il s’est fait attendre), c’est donc sur ma conclusion de la dernière fois que je pose la problématique de cet article.

Alors Jamy, relève ou relève pas ?

Eh bien mon cher Fred, inutile de faire durer le suspens, cet EP de 4 titres est une bombe (Promis un jour j’écrirai sur quelque chose que j’ai détesté). Cherokee nous avait habitué à des compositions assez old school et un brin « estivales », vibrants entre le disco, la funk et la house, le tout enrobé dans un chaleureux esprit caribéen. Et malgré mon amour pour le genre, j’avais peur que les deux compères s’enferment dans cet esprit (malgré des exceptions comme Onset). La couverture d’American Spirit laissait entendre que les choses allaient changer, le changement a eu lieu, je suis comblé.

American Spirit est une sorte de melting pot de tout ce qui se fait de meilleur dans l’électro française actuelle (et pas actuelle aussi d’ailleurs). Pour imager, c’est un peu comme si vous étiez une belle-mère et que votre gendre vous offrait un bouquet à 100 billets rempli de fleurs aux effluves enivrantes qui vous donneraient envie d’être végétalien. C’est exactement pareil ici, à peine American Spirit lancé, j’ai compris que le groupe avait pris une direction plus accessible sans pour autant brusquer leurs habitudes. Les tracks s’enchainent très proprement (La transition entre American Spirit et Hear est quasi-parfaite, j’ai mis 3 écoutes avant de comprendre qu’il s’agissait de deux sons distincts) et l’apothéose est atteinte avec Room, un morceau un brin old school avec des samples vocaux comme on les aime qui viennent nous rappeler que Cherokee reste Cherokee. Le bien trop court tour de manège enchantée s’achève avec Imagine. Morceau qui n’est malheureusement pas une reprise du tube de John Lennon mais qui conclut quand même le tout d’une bien belle manière en revenant sur cet esprit très « Seashore » qui semble être cher au duo et qui n’est pas sans rappeler, dans une moindre mesure, des morceaux comme Sable Doux ou encore Maliblue de Darius. Ah ce petit bruit de remous en fond… c’est presque sadique de sortir de tels sons en plein Octobre.

Tu nous endors Jamy, et cette histoire de relève alors ?

Je ne cache pas que j’avais mis les petits plats dans les grands en lançant de tels propos il y a de cela un an, mais même avec tout le recul du monde je ne reviendrai pas sur cette réplique lancée vaillamment au nez et à la barbe des fanboys. Cherokee est pour sûr mon plus gros espoir dans la musique électronique française, loin du culte de la personnalité dégoulinant (SALUT LES MECS D’ED BANGOS), ils font partie de cette « nouvelle génération » (avec l’Ordre Collectif ou WAEK par exemple) qui font vivre leur musique et qui sont là pour nous en mettre plein les oreilles. Si on en suit un cheminement logique, l’album devrait probablement arriver pour 2013, album qui fixera un univers et qui racontera une histoire à travers des sons qui seront sans aucun doute exquis. Je serai là pour vous en parler et à ce moment, et là seulement, je me prononcerai définitivement sur cette histoire de relève qui a fait grincer plus d’une dent.

Sur ce, je retourne écouter Room.