Magazine Cinéma

[Critique] BACHELORETTE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Bachelorette

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Leslye Headland
Distribution : Kirsten Dunst, Rebel Wilson, Lizzy Caplan, Isla Fisher, Adam Scott, James Marsden, Horatio Sanz, Hayes MacArthur, Kyle Bornheimer, Ann Dowd, Ella Rae Peck, Andrew Rannells, Anne Rose Hopkins, Sue Jean Kim…
Genre : Comédie
Date de sortie : 17 octobre 2012

Le Pitch :
Inséparables depuis le lycée, Regan, Katie et Gena sont stupéfaites d’apprendre le mariage de leur amie Becky, qu’elles pensaient condamnée au célibat pour le restant de ses jours. Et pourtant, c’est bel et bien vrai, celle qui fut la cible de toutes sortes de railleries au lycée, à cause de son embonpoint, s’apprête à épouser le beau Dale.
À la veille du mariage, les trois amies s’affairent à enterrer la vie de jeune fille de Becky, mais les choses tournent rapidement au vinaigre, quand l’alcool et la drogue précipitent la fête dans le chaos. Le point culminant étant atteint lorsque les filles déchirent la robe de mariée de Becky. Elles n’auront plus désormais qu’un seul objectif : réparer la robe et éviter la catastrophe. Une nuit mouvementée commence…

La Critique :
Bachelorette se traîne une grosse casserole. Un truc que quiconque ayant vu et apprécié Mes Meilleures Amies ne peut pas ignorer. Oui, Bachelorette et Mes Meilleures Amies se ressemblent. Et comme le second est arrivé premier, dans un ordre chronologique, on peut affirmer que le premier a copié le second. C’est clair comme de l’eau de roche non ? Et la comparaison ne joue pas en faveur du premier film de la réalisatrice Leslye Headland. Dommage pour un long-métrage adapté d’une tragédie théâtrale qui est, en cours de route, devenue un gros délire girl power bien vulgaire, ultra décomplexé et -c’est là où c’est vraiment regrettable- pas toujours super drôle.

Et si le principal handicap de Bachelorette était de s’attaquer au mariage ? Le mariage qui n’en finit plus d’être au centre de toutes sortes de comédies, pas toujours folichonnes.

Ainsi, on ne rit pas franchement, même si on goûte volontiers aux gags bien gras qui tapent en dessous de la ceinture. Les héroïnes de Bachelorette sont des adeptes du langage fleuri. Entre Regan, la langue de vipère qui use et abuse des « fuck » et d’autres joyeusetés, Katie, la nymphomane du lot, qui couche au taquet pour oublier son ex, et Gena, une fervente passionnée des parties alcoolisées et des lignes de coke, qui brille par son caractère écervelé ; l’équipe ne manque pas de relief. Le soucis, c’est qu’à force d’entendre parler de queues, de culs et de nichons, une impression tenace s’installe : Bachelorette confondrait-il vulgarité comique et vulgarité tout court ? Alors oui, quand même, il faut être honnête, certaines scènes valent leur pensant de cacahuètes. Mais pourquoi enfoncer le clou ? Pourquoi, par exemple, faire débiter à Lizzy Caplan, une théorie gratinée sur la fellation, sans but vraiment précis ? Contrairement à Mes Meilleures Amies, qui tapait lui aussi dans le trash, Bachelorette ne sonne pas tout le temps juste.
Difficile dans ces conditions d’éprouver une empathie durable pour les protagonistes du long-métrage. Non pas que cette mariée franche du collier, ne soit pas attachante. Bien au contraire. Malheureusement, le récit ne se concentre pas véritablement sur elle. La réalisatrice préfère coller de près à Kirsten, Lizzy et Isla, par ailleurs assez formidables, dans des rôles malheureusement un peu trop bourrins et mal définis.

Contrairement aux apparences, Bachelorette n’est pas une production Judd Apatow. Un mec -pour rappel- qui règne sur la comédie américaine depuis déjà un bon moment. Cependant, Bachelorette est produit par Adam McKay, l’un des réalisateurs phares de la comédie américaine et proche de Judd Apatow. Cerise sur la pièce montée, Bachelorette est également produit par Will Ferrell. Ceci explique donc cela, car dans le cas présent, ces illustres producteurs encouragent cette initiative honnête et punk et sa capacité à assumer à peu près tout.
Bachelorette va donc loin. Il macule Kirsten Dunst de vomi (même Lars Von trier n’a pas osé), on y voit Lizzy Caplan et Isla Fisher sniffer de la cocaïne et l’institution du mariage en prend un bon gros coup dans l’aile. Au bout d’un moment ça fonctionne. Lors de la dernière demi-heure surtout, où le film devient assez frénétique, avant de se conclure plus calmement autour d’un dénouement souligné par une émotion solide.
Bachelorette gagne ses galons à l’usure, à force de sécrétions diverses entremêlées au sein d’un scénario pas très original, mais jusqu’au-boutiste. Un script servi à merveille par une distribution stimulante où chacun s’en donne à cœur joie. De Kirsten Dunst donc, dans le rôle de la peste de service, jalouse et tyrannique, à Adam Scott, impeccable une nouvelle fois, en passant par les deux bombes sexy Isla Fisher et Lizzy Caplan, sans oublier celle qui mériterait un vrai premier rôle, Rebel Wilson, tout à fait à sa place dans une robe de mariée malmenée une heure et demi durant.

Si il surfe sur la vague initiée par Mes Meilleures Amies, qui prouvait si besoin était que les filles ne devaient pas être cantonnées à servir de potiches dans des comédies viriles et mal élevées, Bachelorette s’inscrit aussi dans la continuité de la série Girls, autre maître-étalon de la fiction féministe intelligente, décomplexée et pertinente. Girls qui est produite par Judd Apatow. La boucle est bouclée et finalement, sous ses défauts et autres clichés, Bachelorette a au moins le mérite de prouver que la comédie américaine se porte plutôt bien, y compris du côté des filles, qui envoient du lourd. Dans tous les cas, ça change de Very Bad Trip et ça, c’est très bien !

@ Gilles Rolland

[Critique] BACHELORETTE

Crédits photos : Mars Distribution


Retour à La Une de Logo Paperblog