Nouveautés musicales – 16 octobre 2012

Godspeed You! Black Emperor
‘Allelujah! Don’t Bend! Ascend!
Il y a une dizaine d’années j’étais un freak de GY!BE. L’album Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven m’avait soufflé par son mélange parfait d’intensité, de sensibilité et de violence. Je n’avais jamais rien entendu de tel. J’étais attristé lors de la dissolution du groupe après Yanqui U.X.O. en 2002 mais on sentait que le sentiment d’urgence qui caractérise la musique de Godspeed n’y était plus vraiment.

Dix ans plus tard, après que le collectif montréalais se soit réuni pour quelques dates de spectacle, on apprend soudainement qu’il proposera ce ‘Allelujah! Don’t Bend! Ascend!, 4e album en carrière (ils ont aussi un EP). Avant l’écoute je craignais le résultat. Après tout, la vieille formule post-rock drone-crescendo-finale apocalytique n’impressionne plus personne depuis plusieurs années. La baffe que j’ai prise les amis! Les seules 19 minutes de la pièce d’ouverture, « Mladic », sont probablement les plus puissantes que le groupe a produites jusqu’à maintenant. L’autre morceau-fleuve du disque, « We Drift Like Worried Fire », se situe davantage dans les eaux du GY!BE circa 2002 mais ça demeure du rock de haute voltige.

Bien sûr, si Godspeed vous tombait sur les nerfs il y a dix ans, passez outre. Quant au vieux fans, ils renouvelleront leur passion pour le groupe. Les nouveaux intéressés, de leur côté, découvriront un groupe majeur qui n’a – étonnamment – rien perdu de sa pertinence. Fort!

D’autres sorties d’intérêt cette semaine :

Gros Mené
Agnus Dei
D’emblée, on se déçoit un peu de ne pas entendre le même déchaînement qui caractérisait la musique de Tue ce drum Pierre Bouchard, le premier album du projet garage-rock de Fred Fortin en 1999. On a plutôt affaire à un rock bluesé assez nonchalant, mais bien crotté et surtout interprété de main de maître par de grosses pointures : Fortin, son pote Olivier Langevin, Jocelyn Tellier et autres. Au final Agnus Dei est un cristi de bon disque. Et comment haïr un groupe qui intitule une de ses pièces « Bruins »?
Martha Wainwright
Come Home to Mama
On s’attend à ce que Martha Wainwright laisse ses tripes sur la table à chacun de ses albums mais cette fois-ci elle se surpasse puisque la mort de sa mère, Kate McGarrigle, a instauré une atmosphère particulière sur l’enregistrement de l’album. On peut d’ailleurs y entendre une interprétation de la dernière composition de sa mère (« Proserpina »). Émotions en vue.
Beat Market
Red Magic
L’électro façon Daft Punk de ce duo montréalais est du genre à plaire instantanément à ceux qui prennent la peine de s’y attarder. Ce qui intéresse particulièrement, c’est que Beat Market ne cherche pas à faire danser à tout prix (bien que ça devrait se produire). Les grooves sont variés et l’oreille demeure tendue jusqu’à la toute fin. Gens de Québec, rendez-vous au Cercle ce vendredi pour le lancement de l’album!
Ben Gibbard
Former Lives
Vous connaissez Ben Gibbard, à moins que vous n’ayiez jamais entendu Death Cab For Cutie ou The Postal Service, ce dont je doute. Gibbard a finalement décidé de produire son premier album solo. À l’écoute des extraits on ne dénote pas de grandes aventures en marge de ce qu’il fait avec Death Cab. Les fans apprécieront sans doute.
Tamaryn
Tender New Signs
Ben oui, même si on est en 2012 j’avoue toujours aimer le dreampop et le shoegaze même si ces genres ne nous ont pas offerts bien des surprises depuis leurs belles années il y a jadis. Ça s’adonne que la musique de Tamaryn se situe quelque part entre les deux. Les ingrédients n’ont pas changé : guitares carillonnantes, voix angélique féminine, mélodies aériennes… j’aime pareil.
Damien Robitaille
Omniprésent
Quelques titres : « Ta maman m’amadoue », « Belle bénévole », « Sors de mon corps »… pas de doute, c’est du Damien Robitaille. Je sais que je vais me sentir seul sur mon île déserte, mais je le dis quand même : je n’aime pas Damien Robitaille et ne comprend pas pourquoi il est si populaire. En fait, je le trouve plus intéressant quand il ne chante pas. Un peu chien, je sais… Désolé Damien!
Pinback
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Cinquième album en 13 ans de carrière pour les indie-poppeurs de San Diego. Chaque album de Pinback qui parviennent à mes oreilles suscitent chez moi toujours la même réaction : comment se fait-il que ce groupe continue de galérer alors que des artistes au style semblable mais moins intéressants, genre Death Cab, connaissent le succès? Ah la vie…