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LA PART DES ANGES de Ken Loach

Par Celine_diane

[Critique] LA PART DES ANGES de Ken Loach
Reparti avec le Prix du jury au Festival de Cannes 2012, La Part des Anges de Ken Loach est incontestablement un film mineur dans la filmographie socio-rageuse du cinéaste britannique. Anecdotique, oui, mais pas pour autant mauvais. En effet, même s’il adoucit sa charge sociale de torrents comiques potaches, Loach n’en fait pas moins du bon cinéma. Tout commence à Glasgow avec Robbie, la vingtaine, un gamin qui vient de naître, et des embrouilles de caïd jusqu’au cou. Condamné à des travaux d’intérêts généraux, il rencontre alors Rhino et Albert, des délinquants stupides, Mo, une kleptomane, et Henri, un éducateur un peu nounours passionné de whisky. Lorsque ce dernier les emmène à une dégustation du dit alcool, l’intrigue de base dévie vers du comique en barres : les lascars y voient l’occasion de s’enrichir, voler les riches et repartir à zéro. Loach, s’il ne sacrifie pas le fond qui hante l’ensemble de ses longs métrages (discours pro pauvres et anti misère sociale), l’enrobe cette fois d’un humour bien senti : la grisaille de la ville devient pâturages des Highlands, les délinquants se mutent en comiques en kilt, son film prend des allures de buddy movie US à la sauce british
Plus précisément, on est en cran au-dessus du moyen Looking for Eric, un cran en-dessous de ses chefs d’œuvres (It’s a free world et Just a kiss récemment). La plus grande qualité de La Part des anges est sa capacité à allier finesse psychologique (toujours une belle peinture réaliste de la galère britannique d’aujourd’hui) et drôlerie massive (les aventures de la joyeuse bande n’a rien de bien intello). Son plus gros défaut est de demeurer bien rangé, dans des sentiers battus, sans qu’aucune prise de risque ne vienne secouer un scénario archi convenu et prévisible. Heureusement, les gags surprennent un peu plus que les péripéties balancées mollement, dans un déroulement qui ne réserve rien d’autre que ce qui est attendu. On se console alors avec des acteurs excellents (le trio masculin Paul Brannigan, Roger Allam et John Henshaw) et une belle habilité à filmer la partie suspense. Au final, La Part des anges est essentiellement un divertissement de haut vol, amusant et ludique plutôt qu’une grande œuvre marquée au fer par le Loach révolutionnaire que l’on préfère. D’autres se montrant bien moins convaincants dans ce registre, c’est déjà ça de pris. 
[Critique] LA PART DES ANGES de Ken Loach


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