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1Q84, Livre 1 : Avril - Juin de Haruki MURAKAMI

Publié le 20 octobre 2012 par Melisende
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres2/1Q84tome1.jpg 1Q84, Livre 1 : Avril - Juin
de
Haruki MURAKAMI
Audiolib,
2011, ~ 17h
Première Publication : 2009

Pour l'acheter : 1Q84, Livre 1 (Livre audio)
Haruki Murakami , né à Kyōto le 12janvier1949,
est un écrivain
japonais
contemporain.
Le titre est clairement une référence au roman 1984 de George Orwell, car au Japon, on prononce "Q" à l'anglaise /kjuː/ et le "9", lui, se prononce "Kyū", d'où la même lecture, au Japon, de 1984 et de 1Q84. Cette référence à Orwell est confirmée par le contenu du livre: L'action se passe en 1984 ; une des deux protagonistes, Aomame, expérimente cette année là une réalité déformée qu'elle nomme elle-même 1Q84; plus loin dans le livre, plusieurs personnages constatent indépendamment qu'ils se trouvent dans l'année où Orwell a placé son roman ; en outre, le leader d'une secte est comparé au "Big Brother" d'Orwell. Wikipédia aKafka sur le rivage Merci à Thomas et aux éditions Audiolib pour cette découverte...
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ljaune.jpge passé – tel qu’il était peut-être – fait surgir sur le miroir l’ombre d’un présent – différent de ce qu’il fut ?  
Un événement éditorial sans précédent
Une oeuvre hypnotique et troublante
Un roman d’aventures
Une histoire d’amour
Deux êtres unis par un pacte secret
Dans le monde bien réel de 1984 et dans celui dangereusement séduisant de 1Q84 va se nouer le destin de Tengo et d’Aomamé

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Ce titre inaugurant ma découverte du format audio, ma chronique sera pour cette fois, un peu différente de d’habitude car, en deux parties : la première concernera mon ressenti sur le texte écouté, la seconde s’attardera sur ce support particulier qu’est le livre-audio.
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Djaune.jpge Haruki Murakami, j’ai déjà lu, il y a plusieurs années maintenant, Kafka sur le rivage qui m’avait laissée un peu pantoise. Je n’avais pas détesté foncièrement ma lecture, mais n’avais pas vraiment accroché à ce roman d’apprentissage étrange, qui ne me laisse d’ailleurs aucun souvenirs si ce n’est celui, vague, d’une pluie de poissons (quand je vous dis que c’est étrange…). Après cette découverte de 1Q84, je pense pouvoir affirmer que la littérature japonaise n’est pas faite pour moi ou alors il s’agit peut-être seulement des œuvres de Murakami. Je pense ne pas posséder la sensibilité adéquate pour pouvoir apprécier ces textes foncièrement différents de notre littérature occidentale. Et pourtant j’aime ce qui est barré mais là, il faut croire que c’est trop pour moi. Dommage !
Je pense que le support audio n’a pas aidé à ce que j’apprécie cette histoire mais il me semble que, même si la lecture papier aurait été plus rapide, elle ne m’en aurait pas moins laissée indifférente. C’est donc avec un avis final mitigé, tendant vers le « négatif » que j’ouvre cette chronique.
Ce premier livre se déroulant d’avril à juin - comme le signale le sous-titre - est vraiment très introductif. On y découvre en effet, les deux héros mis en scène par Haruki Murakami : Aomamé et Tengo. La première est une tueuse à gages qui se débarrasse des hommes violents avec leur épouse ou leurs petites-amies. Le second, professeur de mathématiques à l’université à la base, devient le petit nègre d’un de ses « amis » éditeur et réécrit pour lui, le texte d’une jeune lycéenne en vue d’une future publication. On le comprend au fil des pages, les deux héros sont intimement liés. Ils se sont connus durant leur enfance et ont, en commun, cette secte étrange dont le gourou est un pédophile s’attaquant aux petites filles pré pubères. Malgré tout, Aomamé et Tengo ne se rencontrent jamais au cours des dix-sept heures (ou presque) que dure le livre audio. On se doute que la rencontre surviendra par la suite mais ne comptez pas dessus dans ce premier tome. Chacun évolue de son côté et nous révèle son passé et ses secrets au compte-gouttes.
Deux voix narratives se détachent donc, chacune gagnant un chapitre (écrit) du texte (trois ou quatre pistes audio). J’aime assez les chapitres alternant les points de vue, je trouve que cela donne un certain rythme à la lecture mais malheureusement, n’ayant jamais vraiment accroché à aucun des deux personnages, je n’étais pas pressée de les retrouver au chapitre suivant. Ni l’un ni l’autre. Les aventures de Tengo m’ont, malgré tout, plus intriguée que celles de Aomamé, grâce au texte qu’il doit réécrire et à la lycéenne à l’origine de celui-ci. Un peu plus intriguée, certes, mais bien loin de m’avoir enthousiasmée.
A vrai dire, je me suis ennuyée. Et, avec du recul, lorsque je me demande ce que je retiens de cette écoute, je me rends compte que peu de choses ressortent. Beaucoup de longueurs pour finalement peu d’éléments à retenir. Alors certes, il s’agit d’un tome introductif qui pose les bases et s’attarde longuement sur la psychologie des deux personnages principaux mais à mon goût, Haruki Murakami donne trop peu d’informations pour avoir envie de connaître et donc lire la suite. On reste dans le flou, mais, ce n’est pas comme lorsqu’on lit un roman policier ou un thriller qui offrent un flou et du suspense qui entraîne le lecteur jusqu’aux dernières pages. Non, ici, c’est flou, cotonneux, et même si on a plein de questions en tête, on n’a pas forcément envie d’avancer dans notre lecture pour connaître la suite. Quelques éléments supplémentaires - et surtout survenant beaucoup plus tôt dans le texte - sur la secte et les « little people », par exemple, auraient été vraiment les bienvenus et m’auraient aidée à avoir un rythme de lecture plus soutenu.
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers2/1Q84bookcover.jpgMa déception vient également de l’absence de « fantastique » (ou plutôt de
« science-fiction ») pourtant promis par le monde de « 1Q84 » qui, apparemment, se place en parallèle de notre monde contemporain en 1984. Sauf que, je n’ai quasiment rien perçu de cet univers parallèle. Alors peut-être (sûrement) n’étais-je pas assez concentrée pour attraper les indices au vol lorsqu’ils se présentaient… et peut-être cet aspect sera-t-il plus développé dans les tomes suivants… mais je ne serai certainement pas là pour le voir.
Je vous le disais un peu plus haut, l’auteur a choisi d’alterner les points de vue externes de ces deux héros. L’idée n’est pas mauvaise bien que je ne me sois jamais attachée à l’un d’entre eux. Leurs aventures sont sans doute une cause de ce désintérêt, mais je pense que la plume de Haruki Murakami n’a pas non plus contribué à accrocher mon attention. Pour moi, la littérature japonaise possède un côté très poétique. C’est peut-être une idée fausse que je me fais mais c’est ainsi que je perçois la littérature orientale. Ici, point de poésie, l’écrivain offre des descriptions parfois très crues, lorsqu’il s’attarde sur les désirs de ses héros et leurs expériences sexuelles. Je n’ai pas été dérangée par ce parti pris mais il ne m’a pas convaincue. A vrai dire, il m’a laissée totalement indifférente et je ne trouve pas qu’il apporte quelque chose à l’ensemble. Je pense que je suis un peu hermétique au style de Murakami, mais je ne doute pas qu’il saura plaire à beaucoup d’autres.
Concernant le support audio… L’écoute de ce titre était ma première expérience avec ce support et j’en ressors assez mitigée. Je m’explique.
Je pense que découvrir le livre audio avec un texte aussi long (quasiment 17 heures) est une mauvaise idée et je pense que, en général, les textes aussi longs en audio ne sont pas faits pour moi. J’ai peiné à trouver des moments pour écouter 1Q84 car je ne supporte pas de me poser et juste écouter une bande audio. Lorsque je lis un livre papier, mes mains sont occupées et j’ai également l’impression d’être occupée. Avec le support audio, j’ai besoin de faire autre chose. Et autant vous dire que faire autre chose (même une tâche qui ne demande pas forcément de concentration) empêche de se concentrer sur l’histoire. Plusieurs fois, alors que les pistes défilaient, mon esprit vagabondait ailleurs et lorsque je me posais la question de savoir ce que j’avais retenu… et bien pas grand-chose ! Plusieurs matins, en partant travailler, j’ai fait défiler quelques pistes dans mes écouteurs mais, concentrée sur le texte, je me suis fait plusieurs frayeurs dans le bus (quand quelqu’un vous tape sur l’épaule alors que vous êtes complètement dans votre bulle…). J’ai donc tenté l’écoute le soir, avant de m’endormir. C’est excellent pour bercer et moi qui ai des problèmes d’insomnie, cette histoire m’a guérie… mais le lendemain, en voyant qu’apparemment, j’avais écouté six pistes avant de m’endormir, je me rendais compte que mon cerveau n’avait absolument rien enregistré… Bref, j’ai l’impression que le format audio, du moins d’un texte auquel je n’accroche pas et d’un texte aussi long, n’est pas fait pour moi.
Enfin, et cela n’a surement pas joué en ma faveur, si j’ai assez apprécié la voix féminine de Maia Baran qui interprète Aomamé, j’ai eu énormément de mal avec celle d’Emmanuel Dekoninck pour le personnage de Tengo. Malgré tout, pour terminer sur une note positive, quand je parvenais à me concentrer sur les voix et ce qu’elles racontaient, je n’ai pas eu de mal à m’imaginer les différentes scènes. Pour développer l’imagination, il me semble que le livre audio est une bonne idée.
Pour conclure et résumer tout ça, je dirais que, le support audio - avec lequel je me suis découvert beaucoup de problèmes de concentration -, ne m’a définitivement pas aidée à m’attacher aux personnages et à accrocher à cette histoire. Je crois que je suis totalement imperméable aux textes de Haruki Murakami et ce support n’était pas le moyen idéal pour me faire apprécier cet auteur. Malgré tout, je ne suis pas hermétique à un autre essai - car lorsque je parvenais par miracle à me concentrer, mon imagination a fait des miracles -, mais avec un texte audio plus « conventionnel » et surtout, beaucoup plus court !
"Devenir libre, qu'est ce que cela veut dire finalement? s'interrogeait-elle bien souvent. Est-ce que cela signifie réussir à s'échapper d'une cage pour s'enfermer dans une autre, beaucoup plus grande ?"
"
Le plus crucial quand on cherche à viser les testicules, c'est d'éliminer toute timidité. Il convient d'attaquer son adversaire à son point le plus faible sans pitié, avec férocité, de manière foudroyante. D'agir à la manière de Hitler, lequel a envahi la Hollande et la Belgique au mépris de leur proclamation de neutralité, a lancé son attaque sur les défenses les plus faibles de la ligne Maginot, et aisément contraint la France à capituler. Aucune hésitation ne doit être tolérée. Une seconde d'atermoiement est fatale."


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