Beaufort

La critique  

Quand Guerre rime avec sensibilité au masculin...

Forteresse croisée de Beaufort, au Liban. Jusqu'en 2000, des soldats résidaient en ce lieu, subissant des attaques ennemies de temps à autres, coûtant la vie de leurs coéquipiers. Du sang pour rien ? La question se pose petit à petit dans la tête de ces hommes fatigués de ne jamais voir leurs ennemis et qui ont l'impression d'être bloqués. En attendant de pouvoir un jour rentrer chez eux, ils marchent, parlent, se confient...

Un casting de mâles (aux physiques avantageux) qui s'ennuient , qui sont là pour agir mais qui n'ont rien à faire. Des hommes qui vont laisser libre cours à leur sensibilité pour tenter de trouver un passage de secours. Les passages , on en voit beaucoup dans ce Beaufort : les petits soldats se baladant d'un endroit à l'autre de cette "forteresse" comme s'ils se baladaient dans les méadres de leur pensée. Si le film relate de ce qui s'est passé au Liban, de par ses dialogues et ses brillants portraits d'hommes il devient rapidement un film universel dénoncant les bêtises de la Guerre. Joseph Cedar, réalisateur, prend son temps pour poser le décor et déploie petit à petit un cruel scénario qui consiste à nous présenter des personnages sympathiques pour mieux les faire exploser ensuite par surprise. C'est de là que vient toute la tension de cette première oeuvre maitrisée : à tout moment le calme peut être interrompu par une attaque qui coutera des vies. Narrant les petits rien de la vie des soldats (souvent avec un certain humour et toujours avec une grande tendresse) et dénonçant un projet de guerre inutile , Beaufort touche et se révèle être le premier film d'un réalisateur à suivre.

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