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L'antagonisme des sociétés

Par Capocapesdoc

antagonisme-societe.jpg L'antagonisme des sociétés,

N’Guié Alanvo,

Ed. Société des Ecrivains, 2012

Quatrième de couverture : Le village de Lanala s’étire nonchalamment, bercé par les effluves de la terre africaine dans le bruissement de la faune et de la flore luxuriante. Deux épiciers se partagent les affaires du village où il fait bon vivre. Mais le quotidien de Fabrik, l’un des deux, est un enfer car son seul concurrent Ngnaou-Ngnaou a décidé de ruiner son commerce par des méthodes fallacieuses. Ses tourments sont augmentés par l’annonce surprise qui lui a été faite par une voix indiscrète des futures épousailles de son fils Gamapaf, le médecin, avec une européenne. C’en est trop et Gamapaf, le médecin du village, doit intervenir…
Cloche-Merle dans un village africain narré avec beaucoup d’humour et de talent, ce conte réchauffe le lecteur par sa bonhommie et une naïveté fraîche et plaisante. N’Guié Alanvo sait faire partager le lien sensuel qui le lie à sa terre natale et nous apprend beaucoup sur le quotidien des autochtones à travers une histoire universelle.

Mon avis :

L’antagonisme des sociétés…Il s’agit dans ce roman de l’opposition d’une part entre deux épiciers d’un petit village africain, et d’autre part des différences entre la société occidentale et la société africaine, ou plus exactement entre le monde modernisé et le monde traditionnel.

Ce qui m’a d’abord plu dans ce roman c’est sa couverture. Du vert, et la fenêtre ouverte d’une cabane en bois. J’ai trouvé l’image très belle. Après lecture du roman, je trouve que cela montre une partie de l’histoire : le vert pour la tradition et l’état naturel des choses, des éléments ; la fenêtre pour l’ouverture vers l’extérieur, le monde moderne, mais en même temps le bois pour la tradition.

Revenons vers l’histoire. Les mots choisis sont descriptifs, nous plongent dans l’ambiance africaine ; légèreté et fraîcheur des mots au fil de l’histoire.

Cette histoire est construite avec l’alternance de contes philosophiques et de la vie des deux protagonistes que sont les deux épiciers se faisant concurrence. La lecture m’a fait pensée aux griots africains relatant les légendes ou morales de leurs ancêtres. On retrouve par exemple, au chapitre 5, « les choses de l’univers qui tiennent un forum » : ainsi, la Terre, la pluie, l’eau, l’électricité, la forêt, l’agriculture, les transports… prennent la parole et font l’état des lieux de la société par rapport à son évolution, à son entrée dans le monde moderne. Qu’en est-il du développement des pays par rapport aux autres ? Que deviennent les richesses naturelles de la Terre ? Au chapitre 10, c’est au tour du conseil des animaux de prendre place et de s’interroger sur les conséquences néfastes du sur-développement, de la sur-consommation, de la mondialisation. Le fossé se creuse entre les pays riches et les pays en voie de développement. Et on ressent ces différences dans l’histoire du médecin Gamapaf qui veut épouser une européenne, ou encore dans les deux quartiers du village de Lanala, quartiers dans lesquels on trouve d’un côté la boutique de Ngnaou-Ngnaou, où la vie semble sereine et gaie, et de l’autre la « Fabrik boutik », où les gens semblent pauvres et miséreux.

Ngnaou-Ngnaou essaie d’attirer tous les clients dans sa boutique en adoptant des méthodes peu sérieuses, alors que Fabrik essaie de garder ses anciens clients, malgré les  difficultés.

Ces réflexions philosophiques m’ont bien plu, même si j’ai eu du mal à me recentrer sur l’histoire des épiciers. Néanmoins il fait bon de lire ce genre d’écrit afin de nous faire réfléchir sur notre monde actuel et sur son évolution…

Merci aux Agents Littéraires et aux Editions Société des Ecrivains de m'avoir permis de lire cet ouvrage.


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