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Nocturnes rouges, T7 : Un soupçon d'humanité - Looky & Emmanuel Nhieu

Par Belzaran

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Titre : Nocturnes rouges, T7 : Un soupçon d'humanité
Scénariste : Emmanuel Nhieu
Dessinateur : Looky
Parution : Mars 2012


« Un soupçon d’humanité » est le septième et dernier tome de « Nocturnes rouges ». Il clôt une série née il y a une dizaine d’années. Cet album est le fruit du travail conjoint d’Emmanuel Nhieu et de Looky. Le premier se charge du scénario et le second des dessins. Les couleurs ont été confiées à Florence Torta. Cet ouvrage est édité chez Soleil et se compose d’une cinquantaine de pages. Son prix avoisine quatorze euros. La couverture présente May, l’héroïne depuis le premier opus. Elle protège en tenant dans ses bras la jeune Lucia qu’on a découvert lors du cinquième album. Les tons orange, jaune et rouge qui alimentent cette illustration lui donne une atmosphère propre qui diffère de celle qui abritait les premiers chapitres de la saga. 

La quatrième de couverture nous présente le résumé suivant : « Dans les montagnes d’Alampühr, la traque touche à sa fin. L’étau se resserre autour de May, Elijah et leurs compagnons, plus vulnérables que jamais. Les Seiitis, le gouverneur Shalandra en tête, sont à présent en mesure de neutraliser la résistance en s’emparant de la jeune Lucia. Cependant, pour May la chasseuse de vampires, c’est une toute autre fin d’acte qui se joue. Satisfera-t-elle sa soif de vengeance au détriment de l’avenir du royaume d’Ethyl ? »

« Nocturnes rouges » est une série qui se découpent en deux parties. Les quatre premiers tomes sont construits autour d’une May enfant, dans les pas de son oncle Granite. Elle est en passe de devenir chasseur de vampires suite à la mort de son père par la faute d’un de ces suceurs de sang. Les trois tomes suivants se déroulent dix ans plus tard. May est maintenant adulte. Elle cherche à mettre la main sur le vampire qui a causé la perte de son père dans un monde apocalyptique. La rupture se marque également par un changement de dessinateur d’un cycle à l’autre. Nhieu s’est chargé d’illustrer le premier, Looky le second. 

J’avais pour l’instant du mal à me faire idée définitive sur la suite offerte aux quatre premiers opus. Le cinquième tome m’avait plu. Je trouvais que ce saut dans le temps possédait un vrai attrait. L’évolution de May, celui du monde qui l’entoure ou encore l’apparition de nouveaux protagonistes étaient autant de centres d’intérêts pour le lecteur que j’étais. Je possédais une vraie affection pour cette série et voyait donc avec plaisir l’aventure se poursuivre et se diversifier. L’album suivant m’avait laissé une impression plus mitigée. Dans les points positifs, on voyait une communauté se formait en regroupant des personnages différents et intéressants. Parallèlement, le scénario avançait peu et j’ai sorti de ma lecture finalement assez déçu.

« Un soupçon d’humanité » ne se révèle pas être un monument d’originalité narrative. En effet, l’histoire se contente de nous présenter une course-poursuite. Le petit groupe de gentils sont poursuivis par une horde de méchants très puissants. L’avenir du monde découle de cette fuite. Tout cela est assez classique mais peut générer une lecture plaisante si les codes du genre sont bien utilisés. Le premier attrait de cette aventure est la diversité des personnages. Chacun possède une personnalité propre qui apporte quelque chose à l’intrigue. Hélas, ces qualités sont sous-exploitées dans l’histoire. Cet album ressemble trop souvent à une succession de batailles et de combats qui lassent au bout d’un moment. Cette surenchère d’explosions ne se met pas au service de l’intrigue mais en devient la finalité. Cette optique est dommageable à mes yeux pour l’attrait de notre lecture.

Ce choix de privilégier l’action sur le fond fait qu’on est presque surpris de découvrir que la série se termine avec cet album. Le dénouement est surprenant par sa dimension abrupte. Nhieu choisit une optique intéressante. Il clôt sa saga quand la quête de son héroïne prend fin. Par contre, la quête des résistants aux Seiitis n’a pas pris fin. Il est rare de dissocier la petite histoire de la grande Histoire dans ce genre de série. Cette originalité n’empêche pas d’être de voir ce nouveau cycle installer beaucoup de choses et finalement peu les exploiter. Les différents personnages que l’auteur prend du temps à nous présenter ne font finalement que passer. On aurait aimé les découvrir davantage. 

Les dessins sont dans la lignée des précédents. Le style de Looky s’est définitivement approprié l’univers de Nhieu. Il arrive particulièrement à faire vivre cet univers enneigé et montagneux. De plus, il assume parfaitement ses orientations mangas dans la manière avec laquelle il dessine ses personnages. Tant leurs physiques que leurs expressions les rapprochent de cette culture nipponne. Bien qu’étant assez hermétique à cet univers, je ne peux pas dire que ce choix graphique m’ait dérangé. Je pourrais regretter que certaines scènes d’action soient un petit peu confuses. Néanmoins, l’unité graphique de l’album reste plutôt agréable. 

En conclusion, je suis sorti un petit peu déçu par la lecture de cet album. Je trouve dommage que l’opus le plus faible de la série soit celui qui la conclut. Cela laisse un drôle de goût en refermant le bouquin. Néanmoins, cela ne m’empêche pas de voir « Nocturnes rouges » comme une saga agréable que j’ai pris plaisir à suivre pendant cette dernière dizaine d’années. Je vais maintenant m’atteler à la lecture de « Nocturnes rouges – Origines » qui est un spin off se déroulant dans le même univers. Mais cela est une autre histoire… 

par Eric the Tiger Note : 9/20

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