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Rêver sur les portulans

Par Pmalgachie @pmalgachie

Si souvent cités qu'ils s'apparentent à un cliché, les premiers vers du poème de Charles Baudelaire, Le voyage, restent la meilleure introduction littéraire à une exposition de cartes marines comme celle qui s'ouvre aujourd'hui à Paris à la Bibliothèque nationale de France: L'âge d'or des cartes marines - Quand l'Europe découvrait le monde.
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
Aux yeux du souvenir que le monde est petit!

Rêver sur les portulans
Je ne vais pas essayer de vous faire croire que j'ai vu l'exposition, bien qu'elle me fasse rêver moi aussi. Et je copie donc simplement la présentation de la BNF.
Parmi les trésors de la Bibliothèque nationale de France, figurent des documents scientifiques d’exception dont la contemplation renvoie spontanément aux légendaires Grandes découvertes.
Il s’agit des cartes marines enluminées sur parchemin, souvent rehaussées d’or, appelées couramment «cartes portulans», de l’italien portolano (livre d’instructions nautiques). Ces cartes donnent la succession des ports le long des côtes, tandis que l’espace maritime est sillonné par des lignes qui correspondent aux directions de la boussole. Ce système graphique permettait aux marins de s’orienter et de faire le point, en reportant sur la carte la distance qu’ils estimaient avoir parcourue. Le plus ancien portulan occidental connu serait de la fin du XIIIe siècle: c’est la fameuse «carte pisane», conservée au département des Cartes et plans (illustration Gallica). De ces premières cartes nautiques, seuls de rares vestiges ont survécu aux outrages du temps. Riche de cinq cents portulans, la BnF s’enorgueillit de posséder la plus grande collection au monde. Innovation technique, en même temps qu’objet de science et miroir de la quête d’un ailleurs, les «cartes portulans» s’imposent au regard contemporain comme de véritables oeuvres d’art dont le caractère spectaculaire tient autant à leur taille, souvent imposante, qu’à leur polychromie et à leur univers exotique. À partir d’une sélection de deux cents pièces majeures – cartes, globes, instruments astronomiques, objets d’art et d’ethnographie, animaux naturalisés, dessins, estampes, tableaux et manuscrits, issus des collections de la BnF ou prêtés exceptionnellement par le Quai Branly, Guimet, le Louvre, les Arts et métiers, le Mobilier national ou le musée de la Marine, le Service historique de la Défense, la British Library, des institutions italiennes et des collections régionales –, l’exposition aborde plusieurs questions: les conditions de navigation et l’usage des cartes; les découvertes de l’Afrique, de l’Asie, des Amériques et du Pacifique et les rivalités entre les puissances maritimes, la circulation des savoirs géographiques entre océan Indien et Méditerranée; la création et la diffusion d’une iconographie des Nouveaux Mondes avec leurs paysages, leurs peuples, leurs mœurs, leur faune et leur flore.

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