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Django

Publié le 23 octobre 2012 par Olivier Walmacq

django

Genre : Western, Western Spaghetti (Interdit aux moins de 16 ans)

Année: 1966

Durée : 1H27

L’histoire : Un étranger du nom de Django, traînant un cercueil derrière lui, arrive dans une petite ville située à la frontière mexicaine. Deux bandes rivales se livrent une guerre sanglante. Django va s’introduire dans cette bataille pour essayer d’en tirer profit.  

La critique de Vince12 :

Après l’énorme succès de Pour une Poignée de Dollars réalisé par Sergio Leone en 1964, L’industrie du cinéma italien trouve un nouveau filon : Le western Spaghetti.

A partir de ce moment là nombreux sont les réalisateurs qui se lancent dans le genre. On voit alors apparaître un nombre incroyable d’ersatz du film de Leone. Des personnages se nommant Ringo font leur apparition sur l’écran pour le meilleur et souvent pour le pire. En 1966 apparaît un nouveau venu sur le circuit, Django réalisé par Sergio Corbucci, le rival intime et ami de Sergio Leone,  qui fait lui aussi échos au succès de la trilogie des dollars. 

Attention SPOILERS

I

Django, un étranger qui traîne derrière lui un cercueil, arrive dans une région désolée, sinistre et dévastée par une guerre entre deux bandes rivales. D’un côté la bande du Major Jackson un américain raciste et de l’autre celle du général Rodriguez un mexicain révolutionnaire. Les deux clans sont prêts à commettre n’importe quelle horreur envers leurs rivaux. Dans ce contexte instable, Django s’installe dans un saloon miteux dirigé par un patron et cinq prostitués. Bien vite il fait part de ses talents de tireur en abattant froidement un groupe de sbires appartenant au clan Jackson.

Pour Jackson la mort de Django devient une priorité. Ce dernier se lie au clan Rodriguez et entame une guerre contre Jackson avec lequel il semble avoir un compte à régler. Mais dans cet univers violent et cruel, les choses ne vont pas se passer comme prévu.

II

Voilà donc pour la trame du film qui reprend largement le scénario du film de Leone, comme l’avait déjà fait beaucoup de westerns Spaghettis. Cependant Django est bien plus qu’un simple rejeton de Pour une Poignée de Dollars, Corbucci se démarque de l’histoire originale pour introduire des sentiments tels que l’amour et la vengeance. Franco Nero prête ses traits inquiétants au personnage de Django, un Cow Boy solitaire et fine gâchette qui semble être attiré avant tout par l’appât du gain. Cependant le personnage se dévoilera sous un autre jour. En un sens, là où le personnage de Clint Eastwood était en grande partie un stéréotype, celui de Franco Nero se révèlera plus profond et plus humain.

Mais l’originalité de Django vient surtout du style de Corbucci. Certes le réalisateur s’inspire beaucoup du style Leone mais il apporte aussi sa touche personnelle. L’univers de Django ne ressemble pas vraiment à celui du western italien classique, il est teinté d’une ambiance à la fois fantastique surréaliste et morbide. Ainsi Corbucci oublie le soleil torride et le désert pour un décor de ville fantôme dans la boue et sous un temps grisâtre.

IV

Mais ce qui va par-dessus tout contribuer au succès de Django, c’est sa violence qui fera scandale à l’époque. En effet le réalisateur ne retient pas ses coups, massacres hallucinants, tortures, meurtres et la célèbre séquence de l’oreille. La violence se lit à travers chaque personnage du film.

Django s’inscrit clairement dans le cinéma bis, mais il confère au western un nouveau souffle et une nouvelle esthétique parfois très proche du registre fantastique. Le western crépusculaire est annoncé.

Par la suite le nom de Django apparaîtra sur l’affiche de beaucoup de western souvent médiocres et n’ayant rien à voir avec le film de Corbucci.

Bref un excellent western choc et violent à découvrir et l’une des plus belles réussites de Sergio Corbucci.  

    

Note : 16,5/20


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