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Le Grand Silence

Publié le 24 octobre 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Western, Western Spaghetti (Interdit aux moins de 12 ans)

Année: 1968

Durée : 1H46

L’histoire : L’Utah pendant l’hiver 1898, le froid extrême pousse les paysans à devenir hors la loi et à descendre des forêts pour piller les villes. Des chasseurs de primes sont alors payés pour les abattre. Le meilleur d’entre eux et aussi le plus cruel est un nommé Tigrero. Cependant un Pistolero muet qui se fait appeler « Silence » va s’opposer à lui.

La critique de Vince12 :

Attention Western choc et véritablement atypique ! Le Grand Silence réalisé par Sergio Corbucci en 1968. A l’époque ce cinéaste italien spécialiste du cinéma bis s’est déjà fait remarquer pour plusieurs westerns spaghettis, le plus notable étant Django. En 1968, le genre commence à s’épuiser et les westerns spaghettis finissent par tous se ressembler. Corbucci a bien conscience des limites du filon et décide de les repousser en réalisant un western totalement atypique.

Attention SPOILERS

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En 1898 l’Utah est frappé par un hiver extrême à la neige abondante et au froid glacial. Pour survivre, paysans et bûcherons doivent se reconvertir en hors la loi, piller et voler. Cependant dans la région il ne fait pas bon être hors la loi, en effet les chasseurs de primes traquent sans pitié tous les bandits et les vagabonds en échange d’une poignée de dollars.

Le meilleur et le plus cruel d’entre eux se nomme Tigrero, un mercenaire sadique et violent à la solde d’un usurier de la région. Un jour survient alors un pistolero muet qui se fait appeler « Silence » et qui ne fait parler que son pistolet. Véritable as de la gâchette il est engagé par Pauline, une jeune femme dont le mari a été assassiné par Tigrero, pour tuer les chasseurs de primes. Petit à petit « Silence » commence son entreprise mais il tombe également amoureux de Pauline.

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Voilà donc pour la trame du scénario qui comme bon nombre de westerns spaghettis reprend le mythe du justicier mystérieux arrivant dans une région désolée pour tuer les bad guys. Cependant c’est le traitement opéré qui rend Le Grand Silence différent et qui en fait l’un des westerns les plus atypiques de l’histoire.

L’originalité première de ce western, c’est sans doute le fait que ce soit un « western hivernal », par là entendez que le film oublie la canicule et le désert pour le froid glacial et les étendues de neige. C’est l’un des rares westerns avec John McCabe à avoir opéré ce choix de décor qui renouvèle totalement l’esthétique du genre.

Dans ce décor atypique les personnages sont eux-mêmes étranges. A commencer par « Silence » qui, par le fait d’être muet, est clairement une version exagérée des héros de western spaghetti généralement peu bavards. Pour incarner le personnage, Corbucci fait appel à l’acteur français Jean Louis Trintignant. Bien vu ! Car l’acteur est vraiment superbe dans ce rôle et parvient à conférer au personnage une vraie puissance. D’ailleurs on note une autre originalité, « Silence » n’utilise pas un revolver classique, mais un Pistolet Mauser semi automatique.

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L’autre personnage clé du film, c’est bien évidemment celui de Tigrero, le chasseur de prime sadique. C’est sous les traits du grand Klaus Kinski (qui était déjà une figure du western spaghetti) que le personnage est mis en scène. Il faut dire que l’acteur a la gueule de l’emploi. Kinski est absolument impérial dans le rôle de ce personnage monstrueux. L’acteur apporte énormément au film par sa prestation démoniaque. Le charme du film est également porté par la composition de Vonetta McGee dans le rôle de Pauline

Le reste du casting voit intervenir d’autres têtes du genre, on citera entre autres Frank Wolff, Luigi Pistilli et Mario Brega.

A l’image de Django, Le Grand Silence est un western très violent et sanglant. Outre la violence graphique, c’est le nihilisme qui teinte le film qui contribue avant tout au choc. Et à ce niveau là comment ne pas citer la scène finale sombre, désespérée et sans concessions. D’ailleurs la fin fut jugée tellement nihiliste, que les producteurs demanderont à Corbucci de réaliser une fin plus joyeuse qui est d’ailleurs visible dans les bonus du DVD. Mais le film y perd et c’est clairement cette fin désespérée, qui fut d’ailleurs retenue comme la fin légitime et officielle, qui confère sa puissance au film.

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La réalisation de Corbucci atteint des sommets, le réalisateur parvient à instaurer un climat sombre et étrange et tire totalement parti de son décor.

Le Grand Silence figure sans problème dans le panthéon des meilleurs westerns spaghettis, et c’est sans aucun doute le chef d’œuvre de Sergio Corbucci dans le genre.

Bref un western sacré, culte, atypique, violent et sans concessions à voir absolument !   

Note : 17,5/20


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